
Hier
Alpha, fort mais suffocant
Après les succès de Grave et Titane, Julia Ducourneau dérange une nouvelle fois les spectateurs en proposant une fable sur les années sida. Malgré le potentiel, la magie n’opère pas.
Manuel avait 3 ans et une insatiable curiosité à l’endroit de la nature, les insectes, les fleurs... Marie Cohydon a donc acheté un microscope « pour tout observer de plus près ». Son fils autiste a été captivé par le spectacle, elle subjuguée. « C’est extraordinaire l’infiniment petit », avance l’artiste. Son premier défi ? Créer une petite voiture d’1mm ! Pari réussi. Quinze ans ont passé, sa passion pour la micro-sculpture est restée. De la cire de bijoutier, la Châtelleraudaise d’adoption est vite passée au plastique, aux os de poulet, à la colle, aux poils de pinceau, aux paillettes de corps... Bref, tout ce qui se sculpte avec une extrême minutie et des doigts de fée. Elle a troqué son vieux microscope junior pour un modèle binoculaire « beaucoup plus confortable ». Et au fil du temps, son « bestiaire » a grossi -guêpier, huppe perchée, hirondelle, abeille, colibri...- dans un souci de réalisme fascinant.
« J’ai également sculpté beaucoup de dinosaures, la passion de mon fils. » On peut ainsi observer un brachiosaure en construction, un maiasaura perché sur pic en pleine séance de dégustation, et même un tyrannosaure féroce en chasse. Un travail d’une précision remarquable à échelle de quelques millimètres. « Il faut que ce soit parfait », glisse la micro-sculptrice d’une voix douce. Parce que ce qui est rare et précieux, son travail a attiré des yeux experts. « Au départ, je faisais ça pour moi, sans prétention. Puis j’ai posté quelques réalisations sur Bored Panda. J’ai été contactée par des journalistes américains, sud-coréens. » A l’invitation de Pascal Bernardin et Serge Victoria, elle a exposé en 2023 à Bruxelles et l’année dernière à Milan, au salon Small is Beautiful.
Etats-Unis, Angleterre, Australie, Taïwan, Australie... Ses réalisations trônent en bonne place chez des collectionneurs étrangers, avec des prix allant jusqu’à 7 000€. « C’est assez improbable, reconnaît-elle, d’autant que la plupart de mes homologues masculins sont ingénieurs, joailliers ou chirurgiens. » Sans être « prophète en [son] pays », Marie Cohydon trace sa route. Et n’hésite pas à se challenger. « Actuellement, je réalise des micro-bijoux. Je découpe des paillettes de corps, je les résine avant de les placer. C’est très compliqué. » Evidemment, à ce niveau de détail, le moindre souffle peut s’avérer fatal. « Disons qu’il faut éviter de trembler, ne pas boire trop de café ni d’alcool ! » Chaque réalisation nécessite entre 40 et 200 heures de travail, avant d’être mise sous cloche sur un support bois et admirée à l’aide d’une loupe grossissante. Small is beautiful, définitivement.
Plus d’infos sur mariecohydon.fr.
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