Malades, personnes isolées, aidants, accidentés de la vie... Cette saison, Le 7 ouvre ses colonnes aux bénéficiaires des Ateliers Cord’âges, un lieu poitevin à nul autre pareil. Avant-dernier épisode avec Christine Desmaret, 62 ans, une
« super bénévole ».
Cord’âges
« Le partage, le sentiment d’utilité, la convivialité... Cord’âges répond point par point à ce que je m’étais promis de faire une fois en retraite. Comme je changeais de région, j’avais envisagé de m’investir dans des activités associatives qui me permettraient de ne pas souffrir d’isolement en rencontrant du monde. J’ai découvert la structure par l’intermédiaire du golf puisque je suis bénévole au club de Mignaloux-Beauvoir. Quand j’ai fait la connaissance des premiers Cord’âgiens, j’ai été impressionnée, je les ai trouvés bluffants. Sur la douzaine de personnes que j’ai accompagnées, qu’elles soient porteuses d’un handicap ou victimes d’un accident de la vie, toutes avaient une histoire spéciale. Moi, j’ai essayé de les amener à prendre conscience de leur corps, de leurs mouvements. Ça a été une vraie belle rencontre. On a une séance toutes les trois semaines. »
« Ici, chacun vient avec ce qu’il est et ce qu’il a. »
Du golf aux
autres activités
« De la rentrée 2023 à janvier 2024, peut-être février, j’ai rencontré les adhérents de Cord’âges à travers le golf. Et puis j'ai commencé à me dire que ça me plairait de m'investir davantage. Je suis venue m'inscrire ici en tant que bénévole en disant à l’équipe : « comme vous voulez, quand vous voulez » !
Je suis d’abord allée vers ce qui me plaisait (arts créatifs, cuisine) avant de sympathiser avec pas mal de monde. J’aime les activités manuelles. De par mon métier (enseignante, ndlr), j’ai toujours cherché à inventer des dispositifs, des activités... Il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte qu’il règne une atmosphère différente. A Cord’âges, il n’y a pas de hiérarchie. Enfin, ce n'est pas forcément le bon terme... Quand vous entrez dans la salle, en dehors des personnes qui ont un handicap physique qui se voit, vous ne savez pas dire qui est bénéficiaire, bénévole. Ici, chacun vient avec ce qu’il est et ce qu’il a. A minima, je suis là deux fois par semaine. »
La vie d’avant
« J’ai arrêté d’enseigner en 1995, puis je me suis spécialisée dans l’enseignement des langues vivantes, anglais et allemand, en classes de CM1 et CM2. Cela m’a amenée à entrer à l’IUFM, en 2001. J’y suis restée vingt-deux ans en terminant responsable pédagogique de l’Inspe (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation, ndlr) de Villeneuve-d’Ascq. Je ne me suis jamais ennuyée, j’étais occupée non-stop. J’arrêtais de répondre à mes mails à 23h et je reprenais le lendemain à 6h ou 7h. Bref, je suis passée d’un boulot extrêmement prenant à « rien ». Sans que ça me taraude, cela a été un élément de réflexion. »
Du Nord à la Vienne
« J’avais une collègue originaire de Poitiers, je venais donc régulièrement ici en vacances, depuis 2007. Quand la retraite a sonné, je me suis posé la question du cadre de vie dont j’aurais envie. Je voulais une maison plus lumineuse, avec un peu de jardin, pas perdue au milieu de nulle part... Et comme l’immobilier est cher dans le Nord, je me suis résolue à bouger. Poitiers m’a un peu rappelé Arras, une ville d’Histoire dont je suis originaire. Je ne suis pas très loin des bois, le cadre est sympa à Mignaloux-Beauvoir et le golf est à côté. J’en fais depuis 2007. Mon déménagement ? C’est simple, j’ai terminé de bosser le 7 juillet et j’ai pris la route le lendemain pour commencer une nouvelle vie. »
Une phrase
« Je suis un animal collectif ! Dans mon bureau, j’avais une affiche qui disait en substance : si j’ai un objet, que tu en as et que nous les échangeons, nous avons chacun un objet. Mais si tu as une idée, que j’en ai une, à la fin on a chacun deux idées. La notion de partage qu’on a à Cord’âges est dans cet esprit. »