Dans un marché immobilier globalement au ralenti, le segment des biens prestigieux continue d’enregistrer des ventes records dans la Vienne, porté par une clientèle étrangère.
Château du XIXe siècle à 1,55M€, manoir du XVe rénové avec dépendance à 595 000€...
Chaque année, quelque
300 châteaux sont mis en vente en France. Contexte incertain ou non, ces biens d’exception trouvent toujours preneur. Une clientèle étrangère, en quête d’authenticité et de prestige, reste prête à investir pour s’offrir un bout de France. « Parmi nos clients, 40% sont étrangers, dont 15% Américains, indique Godefroid Collée, associé du cabinet Le Nail, spécialisé dans la vente de demeures d’exception. Poussée par l'élection de Donald Trump associée à la chute du dollar, la clientèle étatsunienne recherche généralement des biens possédant une histoire » explique-t-il. Et pour les obtenir, rien n’est trop cher : « Quand on a un appartement à Miami pour 25M€, acheter un château en France à 2M€ avec un coût d’entretien annuel à 100 000€, c’est dérisoire. » Si l’activité globale est en léger recul en volume, elle se maintient grâce à des transactions d’exception. A titre d’exemple, une vente actuellement en cours s’élève à 3,5M€. Américain ou pas ? Pas plus d’informations sur la nationalité de son acquéreur, ni sur ce château aux alentours de Poitiers. Mais peu importe, ces « grosses affaires » suffisent en ces temps incertains à stabiliser l’activité du cabinet.
Anglo-Saxons,
Hollandais et Belges
Friands de « l’immobilier à la française », dans d’autres proportions que leurs homologues américains, les Hollandais et les Belges ont de tout temps prisé certains types de biens; des maisons de campagne ou manoirs situés autour de Poitiers, souvent entre
500 000 et 600 000€. Le critère clé ? L’accessibilité. Proches d’une gare ou de l’autoroute, ces propriétés leur permettent de rallier leur pays d’origine en moins de dix heures. Autre nationalité, autre contexte avec les acquéreurs britanniques. Autrefois nombreux à investir dans le Sud-Vienne, souvent en co-achat pour retaper de vieilles fermes ou bâtisses traditionnelles, ils se font désormais plus rares. « Le Brexit et la baisse de leur pouvoir d’achat ont clairement freiné leurs investissements », observe Sophie Charles, conseillère chez IAD Poitiers. « Il y a quelques années, on voyait beaucoup d’Anglais arriver à plusieurs pour rénover une maison ancienne. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »