Sorégies fonce 
sur les énergies renouvelables

Quatrième énergéticien français et néo-centenaire, le groupe Sorégies va investir 1,5Md€ d’ici 2030, dont les deux tiers serviront à développer de nouveaux parcs éoliens, hydroélectriques et photovoltaïques.

Arnault Varanne

Le7.info

Le chiffre paraît vertigineux, presque irréel : 1,5Md€. C’est pourtant le montant que s’apprête à investir Sorégies dans les quatre années à venir pour « électrifier massivement les usages » et contribuer à « atteindre la neutralité carbone en 2050 », borde Frédéric Bouvier, directeur général du groupe. Concrètement, le quatrième énergéticien du pays veut devenir le premier à « couvrir 100% de la consommation d’électricité de ses clients, chaque mois de l’année, avec les énergies renouvelables (ENR) ». 
« Le chaque mois de l’année change évidemment tout », précise le DG de l’entreprise aux 
300 000 clients (+106 000 en deux ans).

En pratique, l’entreprise centenaire entend faire passer sa production d’ENR de 1 à 2TWh et son portefeuille d’agrégation (achat) de 4 à 8TWh. Sorégies a depuis longtemps dépassé les frontières de la Vienne avec des parcs hydroélectriques partout en France (via sa filiale Hydrcop bientôt recapitalisée à hauteur de 180M€) et un nouveau parc éolien en construction dans l’Indre, son dix-neuvième. C’est d’ailleurs principalement l’éolien et l’hydroélectricité qui vont servir à « accélérer la production », sachant que ces deux énergies représentent aujourd’hui 70% du mix. « Ce dont on s’aperçoit, c’est que l’éolien correspond à 92% au profil de consommation des particuliers », insiste Frédéric Bouvier.

« Accessible à tous »

S’agissant du photovoltaïque (30%), Sorégies a lancé récemment Mon soleil du Poitou pour ses clients particuliers. Une offre clé en main d’installation de panneaux et d’auto-consommation à 100% grâce à des batteries de stockage physique ou virtuel. Une façon de rassurer tous ceux qui voudraient devenir producteurs d’énergie mais qui ont été un peu déboussolés par la baisse drastique du tarif de rachat décidée par le gouvernement, de 12 à 4 centimes le kWh (Le 7 n°681). L’accessibilité ? Sorégies en fait un critère essentiel. « Il faut que la transition énergétique et climatique soit accessible à tous. »

Qui dit développement d’énergies intermittentes dit agilité maximale. Sur ses futurs investissements, le groupe de la Vienne (505 salariés) va consacrer 250M€ aux moyens de pilotage du réseau. Le reste servira à accélérer la production d’ENR (1Md€) et à moderniser les réseaux (250M€). Si Sorégies affirme agir « avec une vision de marché », son patron regrette les signaux contradictoires envoyés par l’Etat. « Il n’y a pas de cohérence dans ce pays sur l’électrification des usages », assure Frédéric Bouvier. Le recul sur le photovoltaïque ou encore la baisse des aides à l’acquisition d’un véhicule électrique l’attestent. « L’électricité ne représente toujours que 27% de la consommation finale d’énergie... »

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