A Poitiers et Châtellerault, le coup de chaud du début de l’été dans les écoles amène les élus à réfléchir à la meilleure manière d’affronter la canicule. Avec des moyens toutefois limités.
La rentrée scolaire s’amorce dans les écoles et de nombreux enseignants ont déjà rejoint leur classe pour préparer l’arrivée des élèves, prévue lundi 1er septembre. Beaucoup ont encore en tête l’épisode caniculaire de la fin juin-début juillet, où le mercure a dépassé les 37°C à l’extérieur et les 34°C à l’intérieur. « A l’école Porte-de-Paris, dans les dortoirs et les classes, on a relevé des températures à 29°C au pic », tempère Rafaël Dos Santos. Le conseiller municipal délégué au Patrimoine à énergie positive, aux Bâtiments et aux Equipements scolaires n’évoque pas l’établissement par hasard. Entre septembre et février 2025, l’école maternelle a fait l’objet de travaux d’ampleur (490 000€), en
particulier d’isolation, pour
« améliorer le confort des personnels et élèves ».
« Réfléchir autrement »
« Cette opération nous a amenés à réfléchir autrement à l’utilisation de l’enveloppe grand entretien-rénovation (1,2M€ par an, ndlr) », précise l’élu. L’école maternelle et élémentaire de la Grange Saint-Pierre s’apprête ainsi à subir la même mue thermique. L’objectif n’étant plus simplement d’alléger la facture de chauffage mais bel et bien de continuer à enseigner dans de bonnes conditions, y compris en période de fortes chaleurs. Les 1er et 2 juillet, beaucoup de parents ont récupéré leurs enfants, comme ils y étaient autorisés, pour leur éviter la surchauffe dans des classes transformées en étuves. Le
« parc » scolaire poitevin compte 44 écoles (6 300 élèves), il faudra donc du temps pour adapter l’ensemble du bâti aux affres du réchauffement climatique. Sachant que l’école Andersen vient d’être rénovée et agrandie et que les groupes scolaires Pagnol et Pérochon le seront... à l’horizon 2029, moyennant une enveloppe de 13M€.
Mesures d’urgence
En attendant, faute de moyens supplémentaires, les collectivités s’adaptent. A Châtellerault, un an après avoir installé un climatiseur mobile par école, la Ville a commandé « 77 ventilateurs »,
lesquels seront disponibles à la rentrée. « Nous avons pris les mesures qui s’imposaient dans l’urgence », reconnaît Jeannie Marécot, adjointe à la Ville en charge des Affaires scolaires. Comme à Poitiers, la municipalité n’a pas décrété de fermeture d’école début juillet, proposant des solutions de repli aux enseignants, comme le cinéma Le Loft. « A chaque rénovation, l’isolation thermique est prise en compte », assure l’élue. Ce sera bientôt le cas à l’école Joséphine-Baker, dans la foulée de Léo-Lagrange (3,2M€ investis), « où il fait bon désormais ». Mais, là aussi, la bonne volonté se heurte souvent aux réalités financières. « Nous allons mettre le sujet dans la boucle cet automne, pour le prochain budget », assure Jeannie Marécot. Le mercure aura sans doute battu en retraite d’ici là. Jusqu’à la prochaine canicule.