La brigade verte opérationnelle

Trois agents assermentés de la Ville de Poitiers forment désormais la brigade verte, chargée de veiller à la propreté des rues où les poubelles s’amoncellent. Nous l’avons suivie sur le terrain.

Arnault Varanne

Le7.info

Justine, Mickaël et Gautier sont à pied d’œuvre depuis début juin, reconnaissables à leur tenue foncée agrémentée d’un liseré vert sur le torse. Lequel comporte aussi la mention « Brigade verte Poitiers ». Leur (nouveau) job ? Pour l’essentiel, traquer les ordures et les dépôts sauvages dans la rue -sources d’insatisfaction- et remonter jusqu’à leurs propriétaires. « Ça s’est dégradé pour deux raisons, reconnaît Jean-Louis Fourcaud, conseiller municipal délégué à la Voirie, l’Hygiène publique et la Propreté. D’abord parce qu’on a diminué le nombre de collectes (de quatre à deux, ndlr), en parallèle de l’installation en ville de bornes à biodéchets, et dans les quartiers de composteurs individuels et collectifs. Ensuite parce que le commerce en ligne comme la livraison de repas se sont développés avec une multiplication des cartons. »

Jusqu’à 200€ d’amende

Ce jour de juillet, la brigade verte n’a pas à chercher très loin les premières incivilités. Joachim Ndalana Perrin repère un sac dans la rue de la Pierre-Levée. Il fouille à l’intérieur et dégote une enveloppe sur laquelle figure le nom de l’indélicat. « Dans ce cas de figure, un premier courrier est envoyé à l’habitant pour l’avertir et lui rappeler les horaires de ramassage », indique le chargé de mission ville propre. En cas de récidive, un deuxième courrier lui est adressé, photo à l’appui. L’habitant a dix jours pour faire part de ses observations. Dans le cas contraire, il recevra une amende de 200€ correspondant au coût de l’enlèvement du dépôt sauvage. Une tolérance qui ne durera pas au-delà des premiers mois.

« C’est agréable quand on sort d’avoir un environnement sain », commente Justine. « Il 
faut respecter les règles », 
remarque pour sa part son collègue Mickaël. Entre sensibilisation (auprès des étudiants, professionnels, associations...) et médiation (rappel des règles...), le rôle de la brigade verte va bien au-delà de la simple verbalisation, même si les agents dûment assermentés peuvent dresser des contraventions de 135€ en cas de flagrant délit. Cela vaut pour les dépôts sauvages comme pour les déjections non ramassées ou les mégots de cigarette jetés négligemment.

Dans un premier temps, la brigade verte sera envoyée « au front » du lundi au vendredi. « Mais par la suite, les agents pourront être amenés à travailler le samedi ou le dimanche », précise Joachim Ndalana Perrin. « Le week-end, il y a beaucoup de déchets sauvages », embraie l’élu. A noter que le service a pu être mis en place grâce à une subvention d’environ 400 000€ par an, correspondant à l’aide de l’organisme Citéo. Le prix pour rendre Poitiers plus agréable.

À lire aussi ...