Aliénor : un trésor perdu, une appli à la traîne

L’application en réalité augmentée « Le Trésor perdu d’Aliénor », inspirée du célèbre jeu vidéo Assassin’s Creed, aurait dû sortir fin juillet. Elle ne devrait être disponible que mi-septembre, au mieux. Gênant.

Une conférence de presse de lancement en grande pompe le 8 juillet, un teaser en ligne assez alléchant, des panneaux énigmatiques disséminés dans six communes... Et une promesse d’immersion dans le patrimoine local non tenue ! 
Dommage pour les touristes et habitants qui avaient prévu de télécharger l’application 
« Le Trésor perdu d’Aliénor » fin juillet et ainsi de découvrir les monuments historiques de façon originale. « On avance moins vite que prévu, reconnaît Alain Pichon, président du Département. Il y a eu quelques difficultés techniques et Ubisoft reste très attentif à la qualité de ses produits. Aujourd’hui, on n’a pas de date de sortie. Un flop ? Non, mais on ne maîtrise pas tout dans certains cas, d’où le retard. » 
De son côté, l’Agence départementale du tourisme de la Vienne (ADTV) évoque « une application aujourd’hui pas à la hauteur des ambitions affichées [...] suite aux tests terrain effectués ».

Une facture à 637 250€

L’élu ne se risque pas à donner une date de téléchargement sur les stores Apple et Android, mais dans son entourage on table sur mi-septembre au mieux, soit en dehors de la haute saison touristique, alors que les partenaires du projet (Département, Etat, Grand Poitiers et Région) auraient vu d’un bon œil un lancement lors de la dernière Gamers Assembly voire à la fin du printemps. Sur le papier, « Le Trésor perdu d’Aliénor » coche toutes les cases de la réussite. L’expérience immersive inspirée du jeu vidéo « Assassin’s Creed » 
d’Ubisoft doit conduire les curieux dans sept lieux distincts des six principales villes du département : Poitiers, Châtellerault, Chauvigny, Lusignan, Loudun et Montmorillon. Ou comment passer du présent à la réalité (virtuelle) du passé en scannant un simple panneau. 
« Il y a eu quelques difficultés entre Ubisoft et le prestataire (le studio Realli, ndlr), d’ordres technique et organisationnel. »

Ce nouvel épisode n’est que le dernier d’une longue série. Dès octobre 2021, nous annoncions dans ces colonnes la volonté de l’Umih 86 (Union des métiers et industries de l’hôtellerie) de développer un outil d’attractivité du territoire. Une idée transformée en marché public par l’ADTV. On parlait alors d’un horizon 2023. Hélas, le studio Outside retenu initialement pour développer le jeu a connu des difficultés financières. La facture, elle, a grimpé d’environ 100 000€. Elle s’élève aujourd’hui à près de 637 250€, répartis ainsi : 300 000€ pour le Département, 120 000€ pour Grand Poitiers, 127 250€ pour l’Etat, 90 000€ pour la Région.