Origin, boîte à fripes

Sur un marché de la collecte de textiles sursaturé, la PME poitevine Origin mise sur la valorisation de proximité et organise une friperie géante samedi 20 septembre.

Arnault Varanne

Le7.info

Vingt-et-une bornes de collecte, 150 tonnes de vêtements collectées par an, 50% valorisées localement... Origin trace sa route depuis sa création, en 2021. Le plus petit opérateur français agréé par Refashion fonde sa stratégie sur un modèle simple : « collecter, trier et revaloriser le plus possible en local, alors que la plupart des filières reposent sur l’export de matières, notamment en Asie », éclaire Anthonin Gaborit, co-dirigeant de la PME de neuf salariés, basée à Vouneuil-sous-Biard.

Fast-fashion oblige, les bornes de collecte débordent et la valorisation devient de plus en plus complexe, sachant que seulement 50% des vêtements peuvent être réemployés, autrement dit alimenter le marché de la seconde main. Le reste ? « Nous le valorisons auprès d’effilocheurs français, nous trouvons des débouchés avec 20% de notre gisement réemployé en France contre 6% en moyenne nationale », répond le dirigeant. Sur la première activité, Origin avait ouvert une boutique éphémère pendant un an dans la galerie commerciale d’Auchan, à Chasseneuil-du-Poitou. L’aventure s’est arrêtée « parce que la galerie marchande s’essoufflait ».

Des Poitevins 
aux Poitevins

Aujourd’hui, l’entreprise écoule ses stocks auprès de corners de vente à Paris, de friperies et dans sa boutique de Pouzioux-la-Jarrie, à Vouneuil-sous-Biard (7, rue du Château). Le 20 septembre, entre 10h et 22h, Origin entend « rappeler aux gens qu’elle existe », avec un événement de taille, à 
« domicile ». Friperie XXL, graffs, street-art en live, tatoueurs, réparation mobile et tablette, présence de foodtrucks et d’associations locales, concert de rap du groupe D.B.O.B... Le fleuron de l’économie sociale et solidaire entend « mélanger des univers qui ne se côtoient pas tout le temps ». 


L’univers de la seconde main, lui, connaît quelques turbulences à cause de la fast-fashion, dont les vêtements de mauvaise qualité inondent les bornes de collecte. Tout ce contre quoi se bat la TPE. « On s’efforce de recycler les vêtements usagés des Poitevins pour les Poitevins. » 
Ses bornes de collecte orange se trouvent pour l’essentiel dans Grand Poitiers, les Vallées du Clain et le Haut-Poitou. 


(*)Avec Simon Laumonier.

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