Assemblage, montage, exercice sur simulateur, puis au plus proche du réel... Les formations d’entrainement tactique des drones se multiplient dans l’armée. Exemple au camp de Montmorillon avec les militaires de la 9e BIMa.
« Le drone est une technologie qui a une importance forte aujourd'hui. Il faut donc se familiariser avec. » Le général de brigade François-Régis Jaminet, commandant de la 9e BIMa (Brigade d'infanterie de marine), est lucide. Arme phare du conflit entre l’Ukraine et la Russie et véritable « incarnation de la transformation de l’armée de Terre pour les conflits contemporains », le drone s’impose dans les conflits mondiaux et son rôle s’accroît en France. Les militaires se forment ainsi lors de stages, comme cet été pour la première fois au camp de Montmorillon. « C’est un mouvement général dans l’armée de Terre. Il y a des stages partout en France. Je ne m’estime pas du tout à la traine. » Lors de la toute première formation du centre d'entraînement tactique des drones de la 9e BIMa, douze stagiaires ont ainsi pu se familiariser avec cet outil destiné au renseignement, la reconnaissance ou encore l’attaque.
L’assemblage de A à Z
Dans le Sud-Vienne, pendant trois semaines, les militaires ont d’abord appris à fabriquer et réparer leur drone. Une étape essentielle pour évoluer en autonomie. « Ils ont 4-5 jours pour apprendre à le monter avant de passer à l’entraînement », explique le caporal Alexandre en charge de l’atelier. Châssis, émetteur vidéo, cartes de vol, soudure, impression 3D… Les stagiaires assemblent leur drone de A à Z en quelques heures seulement. En parallèle, les militaires découvrent l’appareil grâce à une simulation de pilotage sur ordinateur. « Cette partie est très courte car la sensation n’est pas du tout la même qu’avec un drone réel. »
Entraînement statique et mobile
Après ces quelques jours dédiés à la fabrication et la simulation, les stagiaires se dirigent à l’extérieur pour la partie la plus importante de leur formation :
l’entraînement. « Dans un premier temps ils apprennent à faire tous les mouvements possibles et une fois que c’est maîtrisé ils s’entraînent dans des conditions plus difficiles », précise le caporal Charles, instructeur. Exercices solo puis en équipe, statiques puis mobiles, à la fin de la formation, les militaires doivent être capables de repérer et atteindre une cible en mouvement. C’est chose faite pour le caporal Maël qui n’avait
« jamais piloté de drone avant ».
Le bilan de cette première formation est « très satisfaisant »
pour le commandant de la
9e BIMa. Il espère former de plus en plus de soldats à l'utilisation du drone et dans un environnement plus large. Un nouveau stage est déjà prévu à l'automne.