Coach professionnelle certifiée et enseignante en méditation de pleine conscience, entre autres pour Petit Bambou, Laurence Thomas-Loiseleur vous propose toujours des chroniques résolument apaisantes.
Petit matin lumineux… Je descends la rue d’un pas alerte pour aller prendre mon train. Et au détour du chemin, voici que vient me chercher sans détour un parfum reconnaissable entre mille, celui des glycines. Impossible de résister à l’envie d’aller sentir de plus près. Une vraie madeleine de Proust. Le même parfum sucré et enivrant que dans la cour chez ma grand-mère. Un deuxième effluve et le parfum devient encore plus consistant, comme une chose qu’on pourrait mâcher pour encore mieux en profiter. Mais à vrai dire, je ne suis pas certaine que le goût des glycines surpasse leur parfum ! J’en oublierais presque qu’elles ne s’offrent à moi que pour quelques jours… Alors, comment entretenir la fraîcheur de notre regard, et continuer de savourer le plaisir des choses les plus banales qui s’offrent à nous à chaque pas ? Avec la glycine, c’est plus facile : la floraison dure une semaine tout au plus, et tout l’hiver ou presque, l’on rêve de retrouver ce parfum… Alors, bien sûr, lorsqu’enfin on le croise au détour d’une petite rue, à l’improviste, notre cœur s’emballe, on respire un peu plus ample. Avec le parfum qu’on porte, ça demande un peu plus… de volonté ou simplement de présence à soi !
D’ailleurs, ce matin, lorsque vous vous êtes parfumé, comme tous les matins, avez-vous porté attention à sa fragrance ? Juste pour le plaisir de le sentir, comme une forme de fidélité à ce parfum que vous avez choisi. Et donc, la journée défile et, souvent, j’oublie que ce doux costume de scène m’accompagne, me suit. Et même lorsque quelqu’un me dit avec audace : « Oh, ton parfum, je l’adore ! », on aurait presque des doutes : « Ah bon, mon parfum est encore là, avec moi... » Revenons à nos glycines, à nos sens qui s’atténuent au fil de l’expérience, à l’amour qui fane… Si on y réfléchit finalement, l’alternative est simple :
entretenir chaque jour, chaque minute, à chaque instant la présence à ce qui est là, et se nourrir avec émerveillement de l’expérience renouvelée pas à pas. Ou bien multiplier les expériences nouvelles, sentir aussi les roses, le lilas, et faire que cette fraîcheur soit là spontanément, puisque l’expérience est nouvelle et différente. Et vous, quelle est votre plus belle expérience, ce matin ? Et quelles sont vos glycines favorites ? Belle journée à vous, et choisissez d’être heureux !