Meurtre d'Agathe : le suspect sous les verrous

Après cinq mois d’une enquête hors norme, le principal suspect du meurtre d’Agathe Hilairet, survenu au printemps à Vivonne, est sous les verrous. Cet homme de 59 ans a en partie reconnu les faits, il traîne un lourd passé judiciaire.

Il a été arrêté mercredi matin, entendu pendant quarante-huit heures sous le régime de la garde à vue, puis mis en examen pour meurtre aggravé. Didier Laroche, 59 ans, dort depuis la fin de la semaine dernière en prison, après avoir reconnu partiellement les faits. Selon son avocat Me Bourdier, l’ouvrier agricole aurait bien asséné deux coups à Agathe Hilairet, disparue subitement le 10 avril après être partie courir à Vivonne, comme elle en avait l’habitude. Son corps a été retrouvé le 4 mai. « Les expertises réalisées dans le temps de la garde à vue ont permis de matérialiser la présence de l’ADN de la victime dans le véhicule (du suspect, ndlr) », indique la procureure de la République Rachel Bray.

Didier Laroche n’est pas inconnu de la justice. Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, il a été condamné à deux reprises pour viol, en février 1994 par la cour d'assises du Puy-de-Dôme 
(12 ans), et en février 2004 par la cour d'assises de la Haute-Loire (30 ans de réclusion avec une peine de sûreté de 20 ans). Incarcéré en Corse, ce délinquant sexuel récidiviste bénéficiait d'un aménagement de peine depuis avril 2024. « Il 
a été placé sous surveillance judiciaire le 5 octobre 2024 avec injonction de soins, résidence dans un lieu déterminé, interdiction de contact avec les victimes, interdiction de détenir une arme et obligation de travail », détaille la procureure. Deux de ses trois victimes (il a aussi été reconnu coupable d’une agression sexuelle le 31 octobre 1999) étaient des joggeuses.

« Si vous le laissez sortir, il tuera »

A l’issue de sa peine de sûreté, Didier Laroche a bénéficié d’un aménagement de peine « sous la forme d’un placement extérieur sur le département de la Vienne à compter du mois d’avril 2024 sur décision du tribunal d’application des peines de Bastia en date du 29 mars 2024 », précise Rachel Bray. Le violeur multirécidiviste aurait-il dû être libéré ou, au contraire, rester derrière les barreaux, comme le suggérait l’avocat général lors de son deuxième procès d’assises, en 2004 ? « Je vous demande de défendre les femmes contre ce serial violeur, Si vous le laissez sortir, il tuera », 
rapportent nos confrères de La Montagne.