Les bâtiments publics se rénovent à la pelle

Le syndicat Energie Vienne a déjà accompagné soixante communes dans la rénovation énergétique de leurs bâtiments. Quatre cents projets sont engagés avec des économies d’énergie et une baisse des émissions de C02 significatives à la clé.

Arnault Varanne

Le7.info

Ne l’appelez plus complexe des Châtaigniers. La vieillissante salle polyvalente de Fontaine-le-Comte porte désormais le nom de L’Anthéa et n’a plus qu’une vague ressemblance avec sa devancière. « C’était devenu un gouffre énergétique et nous avions pour projet dès 2020 de 
la rénover », commente Sylvie Aubert, maire de la commune. Pas sûr cependant que l’opération à 2,66M€ aurait pu se concrétiser sans le coup de pouce du syndicat Energie Vienne. La maison-mère du groupe Sorégies a contribué à hauteur de 600 000€, 
150 000€ sous la forme d’une subvention et 450 000€ en avance remboursable à taux 0, « avec un différé de remboursement à 2029 appréciable pour les finances de la commune », complète l’élue. Appréciables aussi la baisse de la consommation énergétique (30%) et la diminution des émissions de gaz à effet de serre (-73%).

500 bâtiments 
sur 10 ans

A l’instar de la ville de l’agglomération poitevine, 60 communes(*) ont bénéficié du programme de rénovation énergétique, pour un total de 48,8M€ déjà engagés. « Nous nous sommes fixé 250M€ et 500 bâtiments sur 
dix ans, mais on sait très bien que cela débordera dans le temps, assure Jacques Deschamps, président du syndicat. Ce sont souvent des projets lourds et donc longs à mener dans des petites communes. »« Mettre 1M€ dans une rénovation -965 400€ exactement-, on ne le fait que tous les dix ou quinze ans », renchérit Patrick Cabaret, 1er adjoint au maire d'Antran. Mais quand les anciens gérants du café-restaurant ont plié bagage parce que « l’argent gagné servait à payer les factures d’électricité », la Municipalité ne s’est pas résignée à laisser partir son dernier commerce et a racheté le fonds.


Ingénierie financière

La commune dispose aujourd’hui d’un bar-restaurant flambant neuf, La Croisée des fourchettes, comme le logement au-dessus. « On en a profité pour mettre le bâtiment aux normes d’accessibilité », ajoute Patrick Cabaret. Antran ne commencera à rembourser ses « dettes », 
soit 362 479€ d’avance 
remboursable, qu’en janvier 2027. Si le programme porté par Energie Vienne rencontre le succès, c’est aussi parce que le syndicat déleste les communes de l’ingénierie financière, toujours fastidieuse. Un accompagnement sur la durée qui fait la différence, même si les aides de l’Etat, via le Fonds vert, ou du Département, pèsent dans la décision d’engager des travaux. Alors que cent bâtiments ont été rénovés (logements, écoles, maison d’assistante maternelle, complexes sportifs, mairies...) ou sont en cours, trois cents autres projets sont par ailleurs à l’instruction. 

(*)Ainsi que quatre 
communautés de communes.


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