La science se met en scène

Projection immersive, escape game, spectacle, bande dessinée… L’université de Poitiers a élargi sa palette d’actions en matière de médiation scientifique. Le tout réuni sous une nouvelle bannière : l’Hôtel des sciences.

Romain Mudrak

Le7.info

Imaginez ! Vous entrez dans une pièce sombre et tout d’un coup, des milliers de cellules se mettent à danser autour de vous… De vraies cellules filmées au microscope à Poitiers et colorisées à la manière d’un appareil d’imagerie médicale. C’est la nouvelle expérience immersive proposée par l’université à l’hôtel des sciences, un lieu entièrement dédié à la recherche en centre-ville. On y trouve également une série d’anecdotes racontées et mises en images sur des objets de la collection scientifique de l’établissement qui permet d’aborder l’Histoire des sciences avec un grand H. Cette nouvelle 
« attraction » sera inaugurée en public le 26 septembre à l’occasion de la Nuit de la recherche, un événement inédit associant spectacle vivant, réalité virtuelle, jeux et projection dans un seul but : intéresser les gens aux sciences.


Depuis deux ans, le service Sciences et société de l’université rivalise d’imagination pour proposer des expériences originales de médiation scientifique. On se souvient de Bande de BD sortie en 2023, une 
bande dessinée vulgarisant les recherches menées par chaque laboratoire poitevin en deux planches bien senties. Pour l’occasion, dessinateurs et chercheurs avaient dû se mettre au niveau l’un de l’autre pour matérialiser des idées parfois compliquées. C’est le même principe qui a présidé à la création du Chab’aret des sciences l’année dernière. Un scientifique se met en scène avec un artiste pour parler de ses découvertes… autrement. « Selon la thématique, on va chercher le bon comédien, explique Hervé Guyonnet, membre de la compagnie Quiproquos Théâtre. Pour qu’un juriste en cybercriminalité puisse parler d’arnaque en ligne, on est parti ensemble d’un tour de magie. Il m’a dit qu’il l’utilisait maintenant en cours avec ses étudiants ! » Un marionnettiste a parlé des comportements de consommation à Madagascar, un chercheur en science de l’éducation s’est présenté devant le public en caricature de coach… « C’est sûr que les universitaires sortent de leur zone de confort mais ils sont volontaires. »


« Provoquer un déclic »

Pour parler au grand public, l’université multiplie les formats : au-delà de la Chambre noire et du Chab’aret, on retrouve un escape game baptisé Le Café des curiosités, à faire en équipe de 2 à 6 personnes, un musée décapant avec un parcours pour les enfants de 
6 à 10 ans. Sans oublier les podcasts du Cabinet de sonorité (disponible en ligne), les « battles » de dessins scientifiques, des tatouages éphémères ou des séances de « speed searching », dix minutes de face-à-face pour trouver l’activité d’un chercheur à partir d’un objet… « On veut provoquer des déclics pour les sciences et on a toute une palette d’émotions pour cela, s’enthousiasme Anaïs Leroux, cheffe du service Sciences et société. Et si j’entends des jeunes dire que les sciences, c’est plutôt cool en fait, j’ai gagné ma journée ! »


Hôtel des sciences, 49, place Charles-de-Gaulle, à Poitiers. Ouvert tous les premiers mercredis du mois (14h-17h30). Ouverture exceptionnelle samedi (journées du patrimoine) et le 26 septembre de 18h à 23h (Nuit de la recherche). Chab’aret des sciences : tous les premiers jeudis (12h30-13h30).

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