Alors que 29 781 étudiants ont repris le chemin de l’université de Poitiers, certains d’entre eux doivent faire face à de grandes difficultés. Logement, transports, alimentation, les frais s’accumulent et les ressources ne suivent pas toujours. Conscient de cette détresse, Antoine Lelièvre a créé Help Young 86 en 2022. Le but ? « Soutenir les étudiants et les jeunes en situation de précarité et lutter contre une injustice sociale qui ne cesse de s’aggraver » grâce à des distributions, notamment alimentaires. « On parlait beaucoup des difficultés rencontrées par les étudiants pendant la pandémie. Depuis, le Covid est fini mais il a laissé une précarité énorme », déplore Mélinda Boudjenah, vice-présidente de l’association. Cette année, une dizaine de bénévoles de tous âges viennent en aide à 189 bénéficiaires de 17 à 30 ans, étudiants ou non et sans condition de revenus. « Ils viennent surtout pour la nourriture. S’ils ont le choix, ils vont se concentrer sur l’alimentaire. » Parmi les bénéficiaires, 173 sont étudiants dont 128 non boursiers. « Certains ne sont pas français et n’ont donc pas le droit de travailler. »
Six jours sur sept, les bénévoles organisent des distributions gratuites, comme le 10 septembre dernier dans les locaux de L’Affranchi, en centre-ville de Poitiers. « Elles ont lieu dans les cités universitaires Descartes, Marie-Curie et Rabelais. L’Affranchi, lui, va fermer et c’est bien dommage car cela nous enlève un point de distribution », déplore Mélinda. L’ancienne bénéficiaire devenue bénévole est un témoin presque quotidien de la détresse des jeunes. « Je me souviens d’un hiver où nous faisions la distribution à Descartes. Certains attendaient dans le froid pour une baguette et c’était parfois leur seul repas de la journée. » Mercredi dernier, une dizaine de bénéficiaires ont pu profiter de pain, de pommes et de raisins généreusement offerts à l’association par des partenaires locaux. Help Young 86 organise également des « Week Market » à raison de deux samedis par mois pour donner des produits alimentaires et des protections périodiques. Mais l’association connaît elle aussi des difficultés. « Cette année, nous sommes contraints de faire participer les bénéficiaires lors des Week Market. Chacun paie 5€ pour l’équivalent de 40€ de produits. Cet argent nous sert à régler la location du camion. » Les rangs des bénévoles, eux, ne demandent qu’à s’étoffer. Très active et reconnue pour son sérieux, l’association lance un appel à l’aide pour assurer la pérennité de sa mission. « Nous manquons cruellement de soutien de l'extérieur et donc de fonds et de bénévoles alors que le nombre de bénéficiaires ne fait qu'augmenter chaque année. »
Dons et informations sur helpyoung86.fr.
À lire aussi ...
