A Villiers, une maison partagée pour seniors a ouvert ses portes en janvier 2025. « Une troisième voie » pour ceux qui ne veulent pas rester seuls à leur domicile ou ne souhaitent pas rejoindre un Ehpad.
Michel occupe la première chambre des Arantelles, la plus proche de la porte d’entrée. Le retraité de
64 ans a « atterri » à Villiers, en avril, après un triple pontage coronarien et un long séjour au centre de rééducation Le Moulin vert. « Ma sœur a vu une annonce sur Internet et a pensé que ce serait une bonne solution pour que je ne sois pas seul », commente-t-il. Michel est le premier résident de la maison partagée pour seniors, un concept novateur dans la Vienne, qui a germé dans l’esprit de Catie et Florence Bertoux au moment du Covid.
« J’ai accueilli ma mère chez moi une semaine après le premier confinement et elle s’est tout de suite sentie mieux », reconnaît Florence.
« Tisser des liens »
Irène, bientôt 90 ans, habite à temps partiel dans cette résidence de 500m2 : 8 chambres individuelles de 25m2 et une pour un couple de 32m2 avec salle de bains et toilettes, une immense salle à manger, une salle de jeux, un bureau, ainsi qu’une pièce dédiée aux personnes à mobilité réduite pour les intervenants extérieurs... Le principe est simple : chacun est indépendant, mais les repas du midi et du soir, préparés par Florence, se prennent en commun. Du reste, l’intendance (courses, linge, ménage) incombe aux sœurs. Les activités (jeux, films...), elles, restent facultatives mais vivement recommandées pour
« tisser des liens ». L’Arantelle signifie toile d’araignée en patois poitevin.
Besoin de convaincre
Avant d’ouvrir la leur, Catie et Florence Bertoux ont découvert la maison partagée de Libourne « créée par un frère et une sœur dans une ancienne métairie ».
Une Fédération des maisons partagées seniors a d’ailleurs vu le jour pour faire connaître le concept, « une troisième voie entre le domicile, les Ehpad et résidences services », assure Florence. Le tout à la campagne « car l’offre est abondante en ville ».
Les deux patronnes des Arantelles ont pensé à tout, y compris à construire un éco-lodge indépendant pour les familles de résidents qui souhaitent leur rendre visite sur deux jours ou plus. Mais parce que la maison « n’entre pas dans les cases »,
elle a encore besoin de convaincre les futurs co-locataires et leur entourage.
Plus d’infos sur lesarantelles.fr.