Ancien rééducateur canin, Lucas Delannoy a créé, il y a un an à peine, Les Dog des Eaux, structure spécialisée dans la formation de chiens à la détection de fuites d’eau potable. Rien ne résiste au flair de Pépite et Saphire.
Il est des insomnies qui peuvent changer une vie. Celle-ci remonte à moins de deux ans. Cette nuit-là, Lucas Delannoy ronge son frein devant le petit écran. Arte. Un reportage sur l’eau. « Je retiens que canalisations défaillantes et fuites sont la cause de 20% de perte d’eau potable en France. » De l’eau, Lucas, 22 ans sonnants à l’époque, ne connaît pas grand-chose. Des chiens, en revanche, il sait tout ou presque. « J’étais alors spécialisé dans la rééducation d’animaux dangereux. Après le reportage, je me suis dit qu’il fallait tenter le coup : former mon beauceron, qui est tout sauf dangereux, à la détection des fuites d’eau potable en extérieur. Il a parfaitement adhéré. C’est comme ça que l’association a pris son envol. »
Les Dog des Eaux a moins d’un an d’existence mais affiche déjà de belles promesses de croissance. Les clients, particuliers comme collectivités, domaines privés comme publics, entreprises, « beaucoup de campings »,
appellent d’un peu partout, convaincus que les prestations proposées par Lucas, Xavier, son co-fondateur de père, et Yann, leur premier collaborateur, sont un gain de temps, d’énergie et d’argent. « L’action du chien est pour moi complémentaire de la détection acoustique traditionnelle, explique Lucas. Elle est toutefois beaucoup plus efficace sur le plan de l’accessibilité lorsque le relief est torturé et rapide. » Et le jeune homme d’exhumer ce souvenir d’une intervention à Chenonceau. « Sur place, la chasse aux fuites durait depuis des jours, avec une estimation de perte de 500 litres à l’heure. En vingt minutes, mon chien a trouvé l’origine du mal. Une énorme fierté. »
Une race en reconquête
Le chien en question, le beauceron Pépite, 8 ans, fait figure de pionnier. Depuis peu, il a été rejoint par un jeune bull terrier, ou plutôt un english old bull terrier, dont la famille Delannoy aimerait faire renaître et développer la race en France. L’éducation de ces chiens et, plus encore, la reconnaissance de leurs capacités à protéger la plus précieuse de nos ressources sont le socle de développement des Dog des Eaux. « Si nous formons plus, se projette Lucas, si nous intervenons plus loin et plus souvent qu’aujourd’hui, nous devrons aussi penser à embaucher. » Prioritairement des hommes et des femmes en insertion ou réinsertion professionnelle.
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