Pour lutter contre cette pathologie, il convient de prendre de bonnes habitudes alimentaires. Nutritionniste à la Vie la Santé du CHU de Poitiers, Delphine Ladril vous éclaire.
Douleurs abdominales récurrentes, ballonnements, alternance de diarrhée et de constipation… Si vous observez régulièrement ces symptômes, vous souffrez peut-être d’un syndrome de l’intestin irritable (SII), comme 5 à 25% de la population mondiale. Une prédisposition génétique pourrait être à l’origine d’une sensibilité particulière. Mais notre environnement fait également le lit de problèmes intestinaux. En effet, il est maintenant clairement démontré que notre état psychique (émotions, stress, anxiété) a une influence sur la santé de notre intestin. Apprendre à gérer son stress aiderait donc à une meilleure santé intestinale. Mais il est bien évident que notre alimentation a également sa part de responsabilité. Tout d’abord, la manière dont nous prenons nos repas peut malmener notre tube digestif. Il est important de prendre ses repas à table, de prévoir un temps suffisant (au moins 30 minutes), de mastiquer ses aliments jusqu’à l’obtention d’une texture « purée », de prendre plaisir à manger et de respecter le jeûne nocturne. Le choix des aliments a également son importance. Une alimentation avec de « vrais aliments » que l’on cuisine soi-même, variée et riche en fibres (légumes et fruits de saison, psyllium…) sera particulièrement appréciée par nos intestins. Sans oublier certains aliments particulièrement bénéfiques à la santé de manière générale comme les fruits à coque, les aliments riches en oméga 3 (huiles de colza et de noix, avocats, poissons gras, produits labellisés Bleu, blanc, cœur…) et, bien sûr, une hydratation suffisante. Les troubles digestifs poussent parfois à limiter certains aliments, suspectés d’être peu digestes et de favoriser un état inflammatoire. En effet, les sources de gluten et de lactose peuvent être à limiter pour les intestins dont la sensibilité à ces produits est avérée. Sensibilité qui s’accentue souvent avec l’âge. Une éviction temporaire (un mois environ) permet d’identifier une éventuelle gêne liée leur digestion. Par ailleurs, boissons sucrées, charcuterie et viande en quantité importante ne feront qu’accentuer les désordres digestifs… En cas de troubles persistants, adressez-vous à un professionnel de santé formé pour vous accompagner.