Urban’Ext prend son indépendance

Spécialisée dans la fabrication de mobiliers d'extérieur à partir de briques recyclées, Urban'Ext vient de créer une unité de production à Vouneuil-sous-Biard. L'entreprise maîtrise désormais toute sa chaîne de valeur.

Pierre Bujeau

Le7.info

Nous avions quitté Urban’Ext en 2021. A l’époque, le créateur de mobilier urbain ne connaissait pas la crise, mais il est passé par quelques périodes de doutes. Pour ne plus subir ces turbulences, l’entreprise basée à Montmorillon a choisi de déménager sa production d’Yves (Charente-Maritime) à Vouneuil-sous-Biard, début novembre. Ce rapprochement stratégique vise à gagner en autonomie. La PME (1M euros de chiffre d’affaires et dix salariés) est en effet dépendante des circuits d’approvisionnement pour sa matière première : le granulat de PeAlu, un alliage de polyéthylène et d’aluminium présent dans les briques alimentaires. 
« Au niveau européen, nous avons connu des périodes de pénurie, les circuits de réapprovisionnement ne sont pas organisés », explique Eric Bonnet, directeur financier. Des aléas qui ont inévitablement pesé sur les délais de fabrication et donc de livraison. Pour s’affranchir de ces dépendances, Manuel Chevreuil, fondateur et dirigeant d’Urban’Ext, a décidé de créer sa propre chaîne de recyclage du PeAlu, assurant ainsi son approvisionnement en matière première. « Lorsqu’on recycle une brique de lait, on sait retraiter le papier, mais pas le PeAlu. À l’heure actuelle, il n’est recyclé nulle part », souligne Eric Bonnet. Ce matériau finit bien souvent incinéré, voire enfoui. Urban’Ext se veut donc pionnière, elle ambitionne de structurer une filière de recyclage encore inexistante sur le continent.


Nouvel horizon

Avec ce projet industriel, le fabricant de mobilier urbain franchit une étape décisive de son histoire et s’affranchit de ses fournisseurs européens, notamment espagnols et tchèques, principaux pourvoyeurs du précieux granulat. « Nous maîtrisons désormais toute la chaîne de valeur, de la valorisation du déchet à la table de pique-nique », se félicite Manuel Chevreuil. Baptisée Urban’Ext Production, cette installation doit permettre à l’entreprise d’atteindre 5M€ de chiffres d’affaires d'ici 2028 et de valoriser jusqu’à 12 000 tonnes de déchets par an. Le projet prévoit également la création d’une vingtaine d’emplois dans les deux ans à venir : des postes de chefs de ligne, techniciens et manutentionnaires. Au-delà des chiffres, Urban’Ext entend s’ancrer durablement dans le tissu industriel poitevin en collaborant avec d’autres acteurs du territoire. Si ses bancs et tables sont déjà présents dans de nombreux établissements scolaires, la société compte aussi parmi ses clients le Futuroscope, qui lui a récemment confié la conception des sièges de son amphithéâtre.

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