Galeries commerciales cherchent second souffle

Entre vitrines désertes et loyers élevés, les galeries marchandes des hypermarchés vivent une période délicate dans la Vienne. Pour inverser la tendance, les responsables misent sur l’expérience client et la modernisation.

Charlotte Cresson

Le7.info

Impossible de le manquer. Depuis le 16 octobre dernier, un immense buffet à volonté de l’enseigne Atlantic a ouvert sur la zone commerciale d’Auchan, à Chasseneuil-du-Poitou. Avec ses 2 100m2 de surface, 600 couverts et sa cinquantaine de salariés, le restaurant ne passe pas inaperçu dans cette galerie désertée par les clients. Un pari fou ou un levier d’attractivité ? L’avenir le dira. En attendant, sur place, les commerçants remarquent un 
« effet Atlantic » mais semblent résignés. « Cela a amené du monde mais il faut prendre en compte l’effet nouveauté. Nous étions contents lorsque le grand Centrakor était là mais finalement il n’est resté que cinq ans », 
constate Gaëlle, coiffeuse pour L’Atelier Intermède, attristée de voir « sa » galerie « se déplumer ». 
Le panneau d’affichage dans l’entrée atteste des fermetures de cellules. Cachés sous des stickers, les noms Hexa, Formul’ ou encore Visual. « Cinq à six magasins ont fermé en l’espace de six mois », 
explique une commerçante. En cause ? « Des loyers et des charges qui augmentent » ou encore « un manque d’entretien ». 
Résultat ? « Une baisse énorme de la fréquentation » et une boucle sans fin qui s’installe. 


Se renouveler 
pour ne pas sombrer

Dans la galerie Beaulieu, à Poitiers, les clients semblent plus nombreux mais une allée de cinq stores baissés intrigue. 
« Je ne me souviens même plus ce que c’était », confie Martine, une habituée des lieux. Le directeur de la galerie, Stéphane Dardoize, se veut rassurant : ces cellules devraient bientôt être occupées. « L’une est « signée », d’autres sont en cours de négociation. Des enseignes comme Chicken Street et Mira Mira doivent s’installer avant la fin de l’année et la pharmacie va s’agrandir début 2026. » 
A Beaulieu, les commerçants reconnaissent les efforts de la direction pour attirer du monde. 
« La fréquentation de la galerie a augmenté avec l’arrivée d’Intermarché et il y a eu des animations inédites qui ont très bien fonctionné », constate Dajana, directrice adjointe de Général d’Optique. « L’idée est vraiment de s’ancrer dans le quartier, d’interagir localement avec des animations et une galerie qui répond aux besoins », reprend Stéphane Dardoize. Côté animations, Auchan Poitiers-Sud se démarque (dédicaces d’auteurs, forums, collectes...) tandis que les initiatives d’Auchan Chasseneuil sont plus timides. Mais une commerçante le rappelle : 
« C’est à nous de les payer ». 


Quelques exceptions

Sans le moindre local à l’abandon, la galerie Leclerc Poitiers Saint-Benoît fait figure d'exception. « Toute 
la galerie nous appartient », indique Xavier Bougouin, directeur du Leclerc. Espace culturel, parapharmacie, occasion, tourisme, animalerie à venir... La marque propose une offre diversifiée, qui s’ajoute aux boutiques locataires des lieux. La direction dit également s’adapter à sa clientèle et à son époque. « On a 25 cellules là où d’autres en ont 70 ou plus. » 
Mais le groupe se démarque aussi sur un point essentiel. 
« Nous adoptons les loyers aux commerçants. » Un modèle à suivre ?

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