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Le Mois de la Bio revient pour une 14e édition. Destiné aux professionnels de l’agriculture, ce rendez-vous vise à faire découvrir la culture bio et encourager l’installation grâce à des visites de fermes, formations, conférences... Organisé jusqu’à la fin du mois dans toute la région, l’événement intervient dans un contexte plus favorable. « Pendant trois ans, le marché a été compliqué à cause d’une baisse de la consommation et une perte de nombreux hectares. Certains ont décidé de revenir en agriculture conventionnelle, d’autres d’arrêter totalement l'agriculture ou sont partis à la retraite. Mais cette année va contrebalancer ce mouvement. On sent qu’il y a un regain, cela repart positivement », se réjouit Claire Vanhée, conseillère projet bio pour AgroBio86. Les chiffres sont encourageants. « Dans la Vienne, 543 fermes sont engagées en bio soit 13% des exploitations. Et nous ne sommes pas à la traîne : 39 347ha sont consacrés au bio, c’est plus qu’une bonne partie des départements de la région. »
Si Claire Vanhée note le positif, elle reste néanmoins « prudente ». Les disparitions et diminutions d’aides créent notamment un sentiment d’injustice. Seulement 1% de la Politique agricole commune est consacré à la bio. Les aides à la conversion diminuent, l’aide annuelle au maintien bio a, quant à elle, été arrêtée. De plus, « la loi Egalim n’est pas appliquée et il n’y a pas de sanction. A l’échelle régionale, seules 6% des cantines sont fournies en produits locaux bio contre les 20% prévues. C’est dû à une méconnaissance et des a priori sur les prix. Mais ici, les cantines de Poitiers et de Montamisé font de beaux efforts. On veut montrer que c’est possible. C’est un travail de longue haleine. »
« Travailler en accord avec nos valeurs »
Après une baisse importante l’an dernier, le nombre de conversions et d’installations en bio remonte. A Chasseneuil-du-Poitou, Sophie Nicolas et Stéphane Thibault font partie de ceux qui ont décidé de se reconvertir. L’ancienne assistante dentaire et l’ex-jardinier ont ainsi créé Les Jardins du Marais il y a cinq ans pour « travailler en accord avec [leurs] valeurs et en symbiose avec la nature ». Depuis, ils vendent leurs fruits et légumes de saison directement sur place. Mais la labellisation bio est surtout un bonus. « Nous avons choisi d’avoir l’agrément car nous travaillons avec l’école de Chasseneuil », confie Sophie. Comme beaucoup de professionnels de la filière, elle déplore la baisse des aides. « A quoi bon être labellisé si derrière on n’est pas soutenus ? Ce n’est pas de l’argent qu’on perd mais c’est de l’argent qu’on attend. » Mais label ou pas, les convictions restent solides. « Quoiqu’il arrive nous aurions fait une agriculture naturelle. » Sophie et Stéphane ouvriront leurs portes le 24 novembre dans le cadre du Mois de la Bio.
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