La Fondation territoriale de la Vienne a lancé la semaine dernière sa grande campagne de financement participatif via la plateforme jadopteunprojet.com, qui court jusqu’au 24 décembre. Son objectif : financer des associations locales œuvrant dans le champ de la mobilité solidaire, de l’alimentation de qualité pour tous et de la lutte contre la pauvreté des jeunes. « Nous espérons 10 000€ des particuliers, admet Hélène Pasgrimaud, déléguée générale de la Fondation, sachant que pour 1€ donné, le Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou et le Département de la Vienne s’engagent à verser 2€ supplémentaires. A 30 000€, nous aurons atteint l’objectif, à 45 000€ nous serons sur un petit nuage ! » Jusque-là alimentée par le mécénat d’entreprise, la structure reconnaît « passer un test » avec cette campagne « citoyvienne ». « Sur notre territoire, un tiers des actifs travaillent dans le public, ils ont donc un pouvoir d’action et une dynamique d’engagement », reprend la déléguée générale.
Le sondage(*) paru courant octobre sur la générosité du grand public incite à l’optimisme. D’abord parce qu’avec un don moyen de 222€, soit 16€ de plus qu’en 2024 -similaire à l’avant-Covid-, les Français semblent au rendez-vous de la solidarité. Ensuite parce que si 35% des déclarants disent avoir moins donné en raison d’un manque de moyens (84%), ils sont 70% à exprimer des doutes sur l’utilisation des fonds. La barrière tombe avec la campagne de la Fondation territoriale. « Au-delà, ajoute Justine Pelleray, cette campagne s’inscrit dans un cadre particulier. Le budget 2026 prévoit -54% pour l’économie sociale et solidaire, après une amputation de quasiment 50% en 2025, ce qui va être dramatique pour le secteur associatif... », anticipe la directrice de jadopteunprojet.fr.
La générosité des particuliers semble donc plus que jamais nécessaire. Au Secours populaire de la Vienne, fort heureusement, la défiance n’existe pas. « Plus de 30% de notre budget (36% en 2025, ndlr) repose sur les dons de particuliers », explique Nicolas Xuereb, directeur départemental de l’association caritative. Il va plus loin : « Lorsqu’il y a des urgences nationales ou internationales, les gens se mobilisent. De notre côté, nous organisons de grandes campagnes de rappel autour des vacances, de Noël... » Nicolas Xuereb remarque un engouement nouveau depuis la mise à jour du site secourspopulaire.fr, « sur lequel les internautes peuvent désormais choisir où ils donnent ». Mais le directeur de l’association le reconnaît : « Il faut montrer nos actions au grand public, communiquer. » Hélène Pasgrimaud ne dit pas autre chose. « Beaucoup d’associations font un travail essentiel sur notre territoire mais ne sont pas visibles. Notre vocation, au-delà du soutien financier, c’est de les mettre en réseau, de les former... »
*)Réalisé par l’institut Odoxa, pour le compte du réseau Ici et de Leetchi, du 17 au 24 septembre auprès d’un échantillon de 3 000 personnes représentatives de la population française.
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