De cette époque hors d’âge où les parents cathos s’escrimaient à occuper leurs rejetons désœuvrés, il a conservé le souvenir de premiers pas hésitants. « Mon père et ma mère, qui tenaient le bureau de poste voisin, ont sans doute pensé que m’envoyer chanter à la cathédrale m’éviterait de faire trop de conneries. Mais en 1964, nous n’étions qu’une poignée à nous essayer aux vocalises. Du haut de mes 8 ans, j’ai eu du mal à accrocher… »
Jean-Marie Pichard n’a eu que deux ans à patienter pour faire le grand saut. « Avec l’arrivée du père Jacques Savatier, qui a ramené beaucoup de monde avec lui de Saint-Stan’, nous nous sommes retrouvés à quatre-vingts. C’est là que, vraiment, tout a commencé pour moi. »
Pour lui et pour toutes les générations d’oisillons qui, comme Jacky, Philippe et Frédéric en 1974, ont trouvé dans le chant le fil d’Ariane d’une vie. « Jacky et moi, on se croisait souvent dans des lieux peu fréquentables, ironise Jean-Marie. C’est moi qui l’ai convaincu de rejoindre la chorale. Une des plus belles initiatives de ma vie. »
Entre Philippe et la Maîtrise, c’est une véritable histoire de famille. « Ses deux frères ont aussi chanté et leur père a même été président de la Maîtrise. » Et Frédéric ? Jean-Marie sourit. « J’ai en mémoire toutes ces visites que l’on faisait à ses parents, qui tenaient la station Mobil de la porte de Paris. Les soirs de sorties, on allait s’approvisionner en tout chez eux. C’était hier ! »
Depuis maintenant cinquante ans pour les trois ténors, soixante pour la basse Pichard, la Maîtrise de la Cathédrale est une grande famille au sein de laquelle il fait bon vivre et s’épanouir. La passion s’y est muée en amitié sincère. « Entre nous quatre, les plus anciens, c’est pour la vie. Nous serons toujours là l’un pour l’autre. » Tels des mousquetaires, prêts à profiter de chaque moment passé ensemble. Ces tournées d’été organisées en région. Ces représentations données, ici et là en Europe, aux côtés d’autres chœurs internationaux du réseau Pueri Cantores. Et ces concerts, bien sûr, régulièrement proposés dans les églises du coin et d‘ailleurs. « J’ai quand même chanté trois ou quatre fois dans la Basilique Saint-Pierre de Rome », rappelle Jean-Marie.
Au répertoire de la Maîtrise, du profane et du sacré, mais également du contemporain et même des Fables de La Fontaine, revisitées pour mieux épouser les tessitures de soprane et d’alto des plus jeunes. A découvrir ou redécouvrir dès le 29 novembre, à 16h30 en l’église de Montierneuf. Tout en partage, tout en Maîtrise !
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