Coach et fondatrice de Humanne, cabinet spécialisé dans l’équilibre carrière et santé des managers et des dirigeants, Sophie Micheau nous livre ses réflexions autour de la santé et du travail.
Se sentir glisser dans la dépression à la suite d’un deuil. Travailler en s’inquiétant pour un proche fragile. Assister impuissant à la souffrance d’un collègue. Le voir plonger dans une addiction et se détruire lentement. Suspecter des troubles non diagnostiqués chez un collaborateur… La santé mentale existe à travers l’expérience que nous en faisons.
D’ailleurs, nous sommes tous en plus ou moins bonne santé mentale. Aujourd’hui, un salarié français sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale. Nous avons tous des ressources psychologiques différentes. Les épreuves que nous rencontrons peuvent entraîner une détresse psychologique. Pour certains, il s’agit de vivre et de travailler avec des symptômes qui nécessitent une prise en charge médicale. Les troubles psychiques sont devenus la première cause d’arrêt maladie de longue durée.
Si l’importance de ces sujets universels semble enfin reconnue, l’expérience de la santé mentale n’en bouscule pas moins, surtout dans la sphère professionnelle. Entre peurs et tabous ancrés, elle continue à interroger nos représentations de la vulnérabilité, de la parole sur la vulnérabilité et notre légitimité à adresser des sujets que nous ne maîtrisons pas.
En tant que coach et secouriste en santé mentale, je relève que les équipes qui osent parler de santé mentale disent souvent trouver une forme de richesse dans les échanges qui se créent, comme si faire l’expérience consciente et collective de la santé mentale avait le pouvoir d’apaiser et de relier. Je crois donc qu’il est essentiel de développer les espaces d’écoute, de sensibilisation et de partage au travail. Parce que libérer la parole, c’est déjà agir en faveur de la prévention et de la transformation, pour des environnements de travail plus favorables à tous, plus humains et inclusifs.
Contacts : smicheau@humanne.fr, humanne.fr.