Boulot, moto, dodo…

Claude Grajwoda ne s’arrête jamais. Toujours à fond, derrière les fourneaux de sa pizzeria “La Royale” comme sur sa moto KTM, ce passionné croque la vie à pleines dents.

Christophe Mineau

Le7.info

Tout, dans la vie de Claude Grajwoda, est allé vite. Très vite, même, pour ce pionnier poitevin de la pizza à emporter. Né en 1962, à Belfort, d’un père d’origine polonaise et d’une mère alsacienne, Claude est le huitième rejeton d’une famille modeste et unie de onze enfants. Gamin, déjà, il voue une admiration sans limite à son papa, Joseph. Il n’aura de cesse, toute son existence, de lui ressembler. “Mon père était un forçat du boulot, presque naturellement, j’ai fini par faire comme lui”, concède-t-il.

Chez les Grajwoda, c’est toute la fratrie qui se construit par le travail. Exclusivement dans la pizza, que les trente-sept frères, soeurs, cousins, cousines, neveux et nièces de la dynastie fabriquent à tour de bras depuis maintenant près de trente ans. Une vraie petite PME éclatée sur tout le territoire. En France, tous les jours, près de 3 000 “galettes” sortent de leurs fours, de Poitiers à Lunel, en passant par Châtellerault, Bordeaux et Limoges.


Un forçat du boulot

Claude, lui, jette son dévolu sur Poitiers. En 1981, il plante son camion blanc sur le parking du centre commercial Rallye. Ses clients ne tardent pas à être séduits. Et par la qualité des produits proposés, et par l’accent chantant et la gouaille du vendeur. Devant l’hypermarché, le pizzaïolo, qui avoue ne dormir que cinq heures par nuit, applique une recette simple mais efficace : premier arrivé, dernier parti. Son camion est accessible de 8h à 23h.

Ce succès de La Royale, explique-t-il, c’est d’abord le résultat de beaucoup de travail, d’une disponibilité maximum, du sérieux et de la constance. La preuve que lorsqu’on bosse, ça finit toujours par payer.” L’appétit venant en mangeant, Claude Grajwoda ouvre, en 1988, un nouveau point de vente à Poitiers, Place du Marché, aujourd’hui propriété du frangin Dominique. En 1996, le camion blanc laisse place à un vrai magasin dans la galerie marchande de Géant Casino. “Aujourd’hui, j’éprouve une certaine nostalgie en songeant à ce camion autour duquel se sont tissées des relations humaines très fortes. En trente ans, j’ai vu grandir les enfants de mes premiers clients…
 


Passionné de moto

Si la pizza est la pierre angulaire de son existence, ce qui l’a construit, l’a élevé socialement, la moto reste la vraie passion, le jardin secret de Claude Grajwoda. C’est même ce qui l’a poussé à travailler dès l’âge de 15 ans. “Pour la bande de gamins de Lunel, posséder une « brelle », c’était un peu un rite initiatique, un passage obligé. Dès que j’ai commencé à bosser, je n’ai eu qu’un but : m’acheter une 125 XLS rouge !” Claude cultive alors ces “inclinations pétaradantes”, crée le supercross de Moulinet (Migné- Auxances) avec son pote Philippe Branlé (une épreuve qui attirera jusqu’à qu’à 6 000 spectateurs), s’aligne au départ de quatre Paris-Dakar, donne volontiers un coup de main à des projets humanitaires en Afrique avec ses amis et développe son école de moto sur le circuit qu’il a dessiné à Saint- Georges-lès-Baillargeaux.

Sa dernière lubie : y développer la pratique de la moto électrique. “Un projet pas simple à mettre en oeuvre, mais j’y crois”, lâche-t-il. Une autre ambition lui tient à coeur : créer une structure d’insertion via le sport mécanique qui guiderait des jeunes vers le travail. Le passage de témoin serait dès lors assuré.



 

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