Le Pr Gilles-Eric Séralini sera l’invité exceptionnel des « mercredis de l’Ensip », ce soir, à partir de 18h30. Auteur de « Tous cobayes ! » (Flammarion), ce scientifique a publié, en septembre, la première étude sur le long terme démontrant les effets nocifs des OGM et d’un pesticide très utilisé sur des êtres vivants.

Romain Mudrak

Le7.info

Les premiers contacts entre la délégation poitevine de « Vigilance OGM » et Gilles-Eric Séralini remontent à février 2012. À l’époque, l’un des membres du collectif, Robert Russeil se rend à une conférence animée par le scientifique à Soyaux : « Il n’avait pas encore dévoilé les résultats de son enquête sur les OGM, mais il en évoquait déjà quelques effets néfastes. Cet expert de la question partageait également ses inquiétudes face à l’utilisation intensive de certains produits phytosanitaires. »

Le discours du chercheur collait parfaitement avec les thématiques développées par le collectif. Voilà comment, huit mois plus tard, le professeur de l’université de Caen est devenu l’invité exceptionnel des « mercredis de l’Ensip », le 7 novembre prochain. Mais autant le dire tout de suite, Robert Russeil et ses camarades ne se doutaient pas de l’ampleur qu’allait prendre leur événement. Car entre les rendez-vous de Soyaux et de Poitiers, le maître de cérémonie a publié rien d’autre que la première étude au monde démontrant la toxicité du maïs transgénique NK 603 et d’un herbicide très répandu, le Roundup. Tous deux commercialisés par la firme Monsanto.

Des rats déformés par des tumeurs

Après deux ans de secret, la médiatisation de ce travail a été spectaculaire. Les images de ces rats gonflés par des tumeurs géantes ont fait le tour du monde. Un livre intitulé « Tous cobayes ! » est également sorti aux éditions Flammarion, le 26 septembre.

« Notre étude, menée durant deux ans sur des rats, établit que, même à très faible dose, l’absorption à long terme de ce maïs agit comme un poison puissant et bien souvent mortel, tout comme celle du Roundup. Et ces effets touchent prioritairement les reins, le foie et les glandes mammaires », précise le chercheur dans les colonnes du « Nouvel Observateur ». Avant d’ajouter : « Le grand scandale, celui dont je ne me remets pas, c’est que les agences sanitaires n’ont jamais exigé des industriels une étude de toxicité de longue durée. Pourtant, lorsque 450 millions d’Européens consomment des produits alimentaires à base d’OGM (et sans toujours le savoir), ils le font tout au long de leur vie. »

Depuis, les recherches de Gilles-Eric Séralini ont été contestées. L’Agence nationale de sécurité sanitaire et le Haut conseil des biotechnologies ont refusé d’en tenir compte. Avec son équipe du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), le scientifique est dans l’attente d’une contre-expertise qui lui donnera raison. Une chose est sûre, il abordera tous ces sujets avec le public, mercredi à 18h30, dans l’amphi principal de l’Ensip situé sur le campus universitaire, avenue du Recteur Pineau, à Poitiers.

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