A Poitiers, le patrimoine se fige

A la rentrée, nous nous étions fait l’écho de la vacance possible de nombreux bien anciens, au cours des prochaines années. De la Maison diocésaine au collège Henri-IV, en passant par la Banque de France, nouveau tour d’horizon des tractations en cours… ou pas.

Arnault Varanne

Le7.info

« Du patrimoine à revendre. » Voilà comment la rédaction avait titré son numéro de rentrée (272). Les hasards du calendrier ont en effet précipité sur le devant de la scène médiatique plusieurs institutions du plateau : le collège Henri-IV, la Banque de France, la Maison de la Trinité et le Palais de justice. S’agissant de l’ex-Palais des Comtes d’Aquitaine, son « sort » sera réglé par la Comité de revalorisation du quartier épiscopal et du palais de justice, que présidera l’ancien directeur du Louvre, Henri Loyrette.

Mais de la réflexion à l’action, il faudra attendre plusieurs années pour voir se dessiner un nouveau visage du palais de justice, promis au déménagement dans la Cité judiciaire à l’horizon 2018. Les échéances pourraient se révéler plus courtes pour la Maison de la Trinité, officiellement mise en vente au printemps, même si, pour l’heure, aucune négociation sérieuse n’est sur le point d’aboutir. « Nous sommes au même état d’avancement qu’à l’été, confirme Christian Genre, délégué épiscopal à l’information du diocèse de Poitiers. Qui confirme toutefois du bout des lèvres que « des contacts avec des investisseurs sont en cours ». « Des conseillers immobiliers, qui ont déjà négocié de telles opérations, nous apportent leur expertise. Nous réfléchissons à tous les tenants et les aboutissants de la vente, pour qu’aucun recours ne vienne entraver le dossier. »

La Banque de France temporise

Le diocèse craint d’éventuelles actions en justice du voisinage, pas forcément ravi qu’un programme de logements se déploie sur les quelque 9 000m2 de bâtiments et 1,3 hectare de terrain. L’expérience de la cession des Hospitalières, qui s’était soldée par un retard d’un an sur le rétroplanning, fait réfléchir le diocèse de Poitiers. Ce qui ne signifie pas, au contraire, que l’Eglise a renoncé à trouver un site de substitution. « Je vous confirme que nous cherchons toujours un espace d’accueil de 1 500 à 2 000m2. Tout dépendra des opportunités qui se présenteront à nous », affirme Christian Genre.

Reste la Banque de France, immense paquebot de la rue des Carmélites (450 agents), également présent rue Henri-Oudin, dont le déménagement vers la zone des Montgorges sera effectif à l’été 2017. Le compromis avec Cosea (*), actuel propriétaire des 9 200m2 de bâtiments, a été signé et la vente interviendra dans le premier trimestre 2016. Mais rien ne filtre sur le devenir du site principal. Selon nos informations, aucun opérateur n’a été mandaté pour le commercialiser. « Peut-être l’établissement attend-il un peu pour ne pas froisser la susceptibilité de ses collaborateurs », croit savoir une source proche du dossier. Ce qui est sûr, c’est que beaucoup d’observateurs estiment que ce patrimoine a vocation à se transformer en logements. L’avenir dira si les oracles ont raison.

(*)Groupement d’entreprises en charge de la construction de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux.

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