Le décrochage scolaire à la baisse

Décrétée grande cause nationale, la lutte contre le décrochage scolaire produit ses premiers effets, notamment dans l’académie de Poitiers. Le nombre d’« exclus » du système y a diminué de 40% entre 2014 et 2015. Explications.

Arnault Varanne

Le7.info

 Le slogan a changé, pas l’intention. Les chiffres ont baissé, pas la mobilisation. Le 1er décembre, Najat Vallaud- Belkacem a dévoilé les résultats de l’intense campagne de lutte contre le décrochage scolaire que mène son gouvernement. Où l’on apprend que 110 000 jeunes sortent, chaque année, du système éducatif sans diplôme, contre 136 000 il y a cinq ans.
Dans l’académie de Poitiers aussi, les partenariats portent leurs fruits. Entre 2013-2014 et 2014- 2015, les services du rectorat ont recensé 40% de décrocheurs en moins. Bien sûr, les 5739 jeunes de 16 à 18 ans identifiés dans les quatre départements restent trop nombreux à « lâcher » l’école en route. Mais ils ne représentent que 2,8% de leur classe d’âge. Qui sont-ils ? « Une majorité décrochent alors qu’ils sont engagés dans une voie professionnelle. Mais certains sont en seconde, en première ou en terminale », répond Dominique Vieux, chef du service académique d’insertion, d’information et d’orientation pour le rectorat.
Le repérage « sans délai », la prise en charge et l’offre de solutions alternatives concrètes se mettent aujourd’hui en place beaucoup plus vite qu’avant 2011 et la création de la Plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD). Chefs d’établissement, missions locales, centre d’information et d’orientation… Tous les acteurs de l’insertion marchent au diapason. Et 46% des jeunes décrocheurs bénéficient d’une solution.

Dix jeunes à Booster

La liste de tous les dispositifs serait ici trop longue à détailler. Deux programmes retiennent cependant l’attention. Les Pôles d’accompagnement à la qualification et à l’insertion (Paqi) essaiment dans la région. Il en existe dix-sept, dont trois à Poitiers, Châtellerault et Montmorillon. « Au total, 591 jeunes sont accompagnés autour de parcours atypiques, faits d’enseignements et de remobilisation avec des équipes dédiées, esquisse Catherine Dambrine, coordinatrice académique de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire. 90% des jeunes retournent ensuite dans un établissement scolaire. »

Pas de résultats disponibles, en revanche, pour le programme Booster, initié par l’association Unis Cité. Dix jeunes mineurs ont démarré, début décembre, à Châtellerault, un cursus de sept mois, mêlant cours traditionnels -maths, français, anglais- et missions d’intérêt général. « Les mardi et mercredi, ils sont au lycée Branly, les jeudi et vendredi auprès de personnes âgées et handicapées, encadrés par dix jeunes majeurs », détaille Grégory Caplot, responsable régional d’Unis Cité. L’objectif consiste à les encourager à reprendre une formation diplômante. C’est l’un des enseignements forts du rapport rendu public par la ministre de l’Education nationale. En 2013, trois ans après leur sortie de formation initiale, la moitié des jeunes non diplômés étaient toujours au chômage.

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