Espaces de non-mixité et place des religions dans la société… Les élus de Poitiers ont été au cœur de polémiques ces dernières semaines. La maire Léonore Moncond’huy sonne la fin de la récréation.

Romain Mudrak

Le7.info

« Notre pays traverse des moments difficiles. Chercher les voies de l’unité, plutôt que de donner de la voix pour diviser :
voilà ce qui devrait nous préoccuper. » La maire de Poitiers a pris la parole ce week-end pour mettre fin à une polémique grandissante ces derniers jours sur deux sujets de fond. Et c’est sur Facebook qu’elle a choisi de s’exprimer longuement en rappelant ses principes.


D’abord concernant les temps de non-mixité dans l’espace public. La position d’une élue de son équipe a fait beaucoup parler, surtout dans l’opposition municipale. Léonore Moncond’huy précise : « Il n’a jamais été question dans les mots d’aucun.e élu.e de Poitiers, il ne sera jamais question, de mettre en place des créneaux non-mixtes dans les piscines pour répondre à une demande d’ordre religieux. Faire de Poitiers une ville où les femmes se sentent à leur place dans tous les espaces publics reste notre objectif. » De toute façon, ce genre de pratique est interdit par la loi, comme le rappelle l’Observatoire de la laïcité dans son guide « Laïcité et collectivités locales ».


L’autre sujet de tension remonte à jeudi dernier. Devant la secrétaire d’Etat Sarah El Haïry et 130 jeunes venus de toute la France pour parler religions dans le contexte laïque de la Fédération des centres sociaux, l’adjoint à la Jeunesse Kentin Plinguet a estimé que la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques de 2004 repose sur des « fondements islamophobes ». A-t-il parlé en son nom ou simplement repris les termes formulés dans l’atelier dont il devait assurer la restitution ? Malgré notre présence sur place, nous sommes incapables d’apporter la réponse. Dans un communiqué, trois députés Françoise Ballet-Blu (présente sur place), Sacha Houlié, Nicolas Turquois et six conseillers municipaux LREM ont rappelé le « devoir d’exemplarité qui incombe à tous les élus ». Avant de
« condamner les attitudes de ceux qui encouragent la défiance ou disqualifient les lois protectrices du vivre-ensemble ». De son côté, Léonore Moncond’huy rappelle le contexte et souligne que « les élus, ne parlant donc pas pour eux-mêmes mais pour les jeunes, ont ainsi témoigné de ressentis souvent teintés de pertes de repères républicains, d’incompréhension de la loi sur les signes religieux à l’école et d’alerte sur la fragilité sociale de la jeunesse ». 


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