A Poitiers, les clubs sportifs misent sur l’esport

Le Stade poitevin FC en janvier et maintenant le PB86. Les deux clubs sportifs font leur entrée dans l’esport, ou sport électronique, en collaboration avec les OrKs de Grand Poitiers. Un partenariat « gagnant-gagnant ». Explications.

Steve Henot

Le7.info

On le sait, à Poitiers, le sport et l’esport œuvrent main dans la main, dans une synergie pionnière. Principale illustration, la création en 2019 d’un premier centre d’entraînement public dédié à l’esport, basé au Creps du Boivre. « Le monde du sport a beaucoup à nous apprendre », répète à l’envi Pierre Mc Mahon, président des OrKs Grand Poitiers, l’équipe esport soutenue par la collectivité.

Aujourd’hui, cette relation a franchi une nouvelle étape. Après le Creps de Poitiers, c’est au tour des clubs sportifs de la ville de s’associer aux OrKs. Un premier partenariat a été signé, courant janvier, avec le Stade poitevin FC autour d’un célèbre jeu de football. Tout naturellement. « Il n’y a pas un joueur de l’équipe première qui ne joue pas à Fifa », assure Marius Brosse, le responsable communication et marketing du club. Désormais, le SPFC est représenté (logo et maillot) sur les compétitions Fifa auxquelles participent les OrKs. Il évolue ainsi -virtuellement- aux côtés de clubs professionnels tels que le FC Nantes ou le Paris-Saint-Germain, lesquels disposent d’équipes esportives depuis plusieurs saisons. « On est persuadé que la tendance se sera démocratisée dans cinq ans. On sera compétitif. » Compétitif, le SPFC l’est déjà. Il vient en effet de remporter l’équivalent de la Ligue 1 sur la version PlayStation 4 de Fifa, et la première saison de ProLeague France sur PC.

Une entrée dans le sim racing ?

Pour les OrKs, c’est une opportunité de renforcer leur ancrage territorial, de façonner une identité « club ». « On ne s’y attendait pas, mais on a remarqué que ça motivait davantage nos joueurs et renforçait les liens de l’équipe », observe Pierre Mc Mahon. Pour le SPFC, c’est l’opportunité de toucher une autre audience, sur de nouveaux supports plébiscités des jeunes, comme Twitch. « Ça peut amener des gens qui suivent les OrKs à suivre le Stade poitevin, développe Marius Brosse. En un mois, on a déjà eu un gain d’abonnés considérable sur nos réseaux. C’est un partenariat gagnant-gagnant. » Le Poitiers Basket 86 partage les mêmes attentes dans le partenariat officialisé la semaine dernière avec les OrKs, sur le jeu NBA2K et le mode Hoops de Rocket League. Son équipe PB86 by orKs Grand Poitiers est notamment visible les mercredis soir, à partir de 20h, sur orks.fr ou twitch.tv/ffbbesports.fr. « On aura peut-être la chance de battre Le Mans ! », plaisante Sylvain Maynier, conseiller du directoire du PB86. Avec Paris Basket, c’est l’un des rares clubs de la Ligue à s’être lancé dans l’aventure.

« Cette année de confinements a mis en lumière l’engouement pour l’esport », observe Pierre
 Mc Mahon. Les OrKs, qui recensent 150 compétiteurs dans leurs rangs, n’entendent pas s’arrêter là. Leur président aimerait développer une section « sim racing » (simulations de courses automobiles). « Il y a beaucoup de jeux différents sur ce créneau et de plus en plus de compétitions, qui sont très regardées. On reçoit aussi pas mal de candidatures. » De là à imaginer un futur partenariat avec Simon Pagenaud(*), il n’y a qu’un pas…

(*)En avril 2020, le pilote poitevin avait participé à une compétition sur le jeu iRacing en attendant la reprise du championnat Indycar.

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