Claire Brugier

Le7.info

L’annonce hier de la faillite de Greensill, l’un des principaux bailleurs de fonds du groupe GFG Alliance auquel appartiennent les fonderies d’Ingrandes-sur-Vienne, n’a fait qu’attiser les inquiétudes côté aluminium et la colère côté fonte. La venue de Guillaume de Goÿs ce mardi tombait à point nommé pour rassurer. Ou pas. Car les propos du directeur des opérations du groupe n’ont pas apaisé les esprits, loin s’en faut.

Côté fonte, le sort de l’usine est entériné : la fermeture est prévue pour juin 2021 avec 292 suppressions d’emplois. Les premières négociations menées dans le cadre du Plan de sauvegarde de l'emploi prévoient un congé de reclassement de 12, 14 ou 16 mois, selon l'ancienneté, ainsi qu’une prime supra-légale de 40 000€. Insuffisante selon les salariés qui attendaient un geste de la part du groupe. Or, Guillaume de Goÿs est resté campé sur ce chiffre, ce qui lui a valu d’être vivement chahuté lors de l’assemblée générale houleuse qui a suivi la réunion PSE, à 13h, et qui a rassemblé les salariés des trois équipes. « Le ton est monté et la décision a été prise de déclencher un droit de retrait auprès de la Direccte, compte tenu de la santé mentale et physique des salariés », rapporte Raphaël Thiollet, secrétaire du CSE. Cette décision devrait être entérinée ce mercredi à 9h par le CSE. Par la suite, les salariés envisagent un blocage des expéditions.

Côté alu, le discours de Guillaume de Goÿs assurant que le groupe continuerait à financer l’usine n’a fait qu’inquiéter davantage les salariés, et ce d’autant plus que les 18M€ de Prêts garantis par l'Etat (PGE) obtenus par Alliance Aluminium Poitou  ont été trasférés dans la filiale allemande de Greensill. « Nous fabriquons pour Renault des culasses en fin de vie, rappelle Gery Begeault, secrétaire CSE. Guillaume de Goÿs nous a dit qu’il faudrait attendre 2024 ou 2025 pour le développement de nouveaux marchés. Or, nous perdons 10M€ par an… »

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