Que lis-tu ?

Le Regard de la semaine est signé Mathieu Chaveneau.

Le7.info

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« Aussi étroit soit le chemin, nombreux les châtiments infâmes, je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme. » Ce poème de William Ernest Henley, Invictus, qui a accompagné Nelson Mandela est un don inestimable. Une fois nos lectures terminées, il n’est pas rare que les mots deviennent nôtres. Que nous les rejetions ou les utilisions, ils ont habité notre esprit. Associés à nos souvenirs, ils se transforment pour créer une sensation unique. 

Les vacances sont une merveilleuse occasion de nous mettre au défi de découvrir de nouveaux mots pour les faire nôtres. C’est aussi le moment idéal pour délaisser nos écrans connectés à l’éphémère de posts et vidéos insipides. Qu’ai-je lu cette année ? 
Qu’ai-je fait entrer dans mon intime ? Honnêtement, de mon côté, c’est pas brillant !
D’où peut-être un gros sentiment de fatigue et de vide en ce début d’été. Bien que la production littéraire soit toujours riche, je pense à relire un livre que j’ai adoré. Retrouver un formidable roman, un de ceux qui m’ont tenu en éveil, qui m’ont donné envie de rencontrer leur auteur pour les prendre dans mes bras, sans un mot, car tout avait déjà été dit. Je ne sais pas quel serait le vôtre mais le mien c’est La maladie de Sachs de Martin Winckler. J’ai un souvenir brûlant de ce livre. Il sera mon livre estival, le jardinier de mon âme. J’aimerais retrouver ce médecin généreux qui, aux côtés de ses patients, vit les plus belles comme les plus affreuses scènes de leur vie. J’ai hâte de déconnecter le matériel pour me reconnecter à l’humain et retrouver les idées claires. 

Ce fut un plaisir d’écrire cette chronique durant l’année. Une impression étrange de soulagement et d’angoisse à chaque fois. Un exercice qui m’a souvent mis au pied du mur. La bienveillance de la rédaction du 7 fut à mon égard plus que courtoise. Ce billet arrivera encore 24 heures avant le bouclage du journal, relu par mon amoureuse relectrice, avant de partir de chez moi comme un missile. Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs,
titrait Marshall Rosenberg. J’espère que les miens vous auront touchés parfois. Je ne résiste pas à conclure avec les paroles d’un autre pour vous souhaiter un merveilleux été ! 
Enjoy.

Tonight I’m gonna have myself
A real good time
I feel alive

And the world
I’ll turn it inside out, yeah

I’m floating around 
In ecstasy

So, don’t stop me now
Don’t stop me !

CV express
Animateur dans l’âme, ancien directeur de centre social associatif à Paris puis La Rochelle. Dirigeant de KuriOz, ONG d’éducation à la solidarité internationale et au développement durable et militant de l’Economie sociale et solidaire. Ceinture noire et enseignant d’aïkido, musicien, membre actif du Centre des jeunes dirigeants à l’échelle locale et nationale, formateur en intelligence collective. Famille recomposée, papa de trois enfants. Aujourd’hui cofondateur et directeur exécutif de la fondation d’entreprise Libellud. Artisan de formation.

J’aime : les gens qui se battent pour leurs convictions, ceux qui résistent sur le fond et les chercheurs d’équilibre ; mes repas entre amis, les rencontres improbables, les idées folles, le bon temps qui roule ; les récits de voyage et la passion qui émane des enfants lorsqu’ils racontent des histoires. 

J’aime pas : la corruption, le racisme, la torture, les guerres d’ego et les visions à court terme.

 

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