Scream, massacre nombriliste

Un nouveau tueur au couteau revêt le masque de Ghostface pour semer la terreur à Woodsboro. Ce cinquième volet de la saga Scream livre un jeu de massacre sans surprise, alourdi par une introspection faussement subversive.

Steve Henot

Le7.info

L’horreur est de retour à Woodbsoro. Vingt-cinq ans après les crimes sanglants commis par Ghostface, la petite ville est de nouveau frappée par des meurtres violents au couteau, lesquels portent la marque du tueur au masque de fantôme. Cette fois, il s’en prend à Tara, une ado sans histoire, ainsi qu’à son groupe d’amis. Quelles sont ses motivations ? Et qui est ce nouveau serial killer ? De sombres secrets du passé pourraient vite ressurgir…

Ghostbusters, Halloween ou plus récemment Matrix… Depuis quelques temps, Hollywood ressort ses vieilles franchises du placard pour faire tourner à plein la machine à cash. Et c’est aujourd’hui la saga horrifique Scream qui s’y colle, avec la sortie d’un cinquième volet -sans le numéro « 5 »- à mi-chemin entre le reboot et la séquelle. Un « requel » en somme, comme nous l’expliquent eux-mêmes les personnages dans une mise en abîme des plus lourdingues et gênante d’autocongratulation. Ce propos introspectif, très en vogue sur ce genre de projet, n’empêche pas cet épisode d’offrir le service minimum. Une intro copiée-collée du premier, une structure narrative inchangée, le retour des anciens héros… Et la formule voudrait qu’on pardonne les incohérences du script. Bref, ça transpire la nostalgie -et ça fait encore son effet- mais n’espérez pas trouver la moindre audace ou idée neuve sur le plan formel. Ce Scream 2022 a beau ironiser sur les attentes des fans -à fort potentiel toxique-, il leur livre finalement tout ce qu’il dénonce (une suite facile), sans sourciller. Le regretté Wes Craven, réalisateur des précédents films, se serait sans doute montré plus... saignant.

Horreur de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, avec Neve Campbell, Courtney Cox, David Arquette (1h55).

DR

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