Mes pensées à ceux qui souffrent en temps de guerre

Le Regard de la semaine est signé Agnès Szabo.

Le7.info

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En voyant les images à la télé, je me suis dit Et si c’était moi qui me retrouvais sans moyen de sortir de ma ville assiégée ? Et si c’étaient mes enfants qui se retrouvaient sur les routes ? Et si c’était mon neveu que l’on appelait à se battre parce qu’il vient d’avoir 18 ans ? Cette femme -qui pourrait être moi- a emporté de l’eau, quelques boîtes de conserve, des vêtements, son téléphone portable et son chargeur et quelques photos de famille. Le reste, elle a estimé qu’elle n’en avait pas besoin.


Qu’est-ce que j’emporterais si nous devions quitter précipitamment notre maison ? On ne parle pas de se réfugier chez les voisins à cause d’un dégât des eaux, non, mais de partir, tous, en ordre dispersé, sans destination connue à l’avance, sans savoir si c’est pour trois semaines ou pour toujours, ni qui l’on retrouvera vivant.

Quand je pose ces éléments sur la table, je trouve que c’est un état carrément angoissant… On n’est absolument pas préparé psychologiquement à une telle situation. Car jusqu’à présent, personne ne pensait que cela pouvait arriver sur le sol européen. Cette idée était devenue invraisemblable. Comme le dit Yuval Noah Harari dans un article de The Economist repris dans Courrier International (en accès libre, je vous invite à le lire), « la plus grande réussite politique de l’Humanité a été le déclin de la guerre ». Car 
« l’homme a fait de meilleurs choix » (la paix est par essence la meilleure garantie de prospérité…). Patatras ! Sommes-nous condamnés à revivre les mêmes tragédies ?

Ces gens qui fuient, ces gens forcés de prendre les armes malgré eux, ces gens qui doivent aller au front alors qu’ils aspirent à la paix (et il y en a dans les deux camps), quelle tragédie ! Je cherche toujours des raisons de comprendre ce qui est en jeu et j’ai du mal à imaginer que cela justifie une guerre. Mon neveu collégien, en voyant les images de combats, a dit « on croirait Call of Duty ! ». Son père lui a rétorqué du tac au tac « mais mon chéri, on n’est pas dans un jeu vidéo, c’est la vraie vie ». Et je crois qu’il a réalisé qu’il se jouait là quelque chose de grave qui nous dépasse.

Mon cœur et mes pensées vont vers les femmes, les hommes et les enfants qui souffrent en ce moment. L’histoire de nombreuses familles françaises, dont les nôtres, a été profondément marquée par les guerres du XXe siècle. Ce souvenir nous rappelle que nous devons être solidaires aujourd’hui.

CV express
Je suis installée à Poitiers depuis cinq ans, après un tour du monde avec mon mari et nos filles. La graine de la curiosité et de l’autre est bien enracinée depuis ma jeunesse en Afrique francophone et anglophone ! Pour contribuer concrètement à demain, et avec mon expérience dans les métiers du marketing et de l’innovation, j’ai créé avec Guy Etcheto Daynamics, une entreprise qui accompagne les entreprises dans leur développement.

J’aime : comprendre et phosphorer autant qu’agir, la diversité, l’art sous toutes ses formes, la fantaisie, coincer la bulle en famille et avec les copains, parler anglais.

J’aime pas : l’idée que le monde se fracture, l’esbrouffe, le cynisme et le consensus mou qui débouchent sur l’inaction face aux enjeux de notre époque.

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