
Hier
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le nouveau préfet Jean-Marie Girier a souhaité réunir à la fac de lettres et langues de Poitiers des femmes qui occupent des postes clés dans le département de la Vienne, qu’elles soient à la tête du CHU, du Stade poitevin omnisports, de la Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités, de Grand Poitiers, de la Technopole de Grand Poitiers… Autant de « modèles de femmes qui cassent les stéréoptypes et les préjugés », a souligné en introduction Virginie Laval, la première présidente de l’université de Poitiers depuis 1431, « mais aussi la première candidate », a rappelé l’intéressée. Il existe « une barrière invisible qui ne peut être levée que par celles et ceux qui l’ont fait voler en éclats », a souligné le préfet. L'exemplarité est de fait l'un des leviers pour faire avancer l’égalité homme-femme. « J’ai été la première bachelière de ma famille, la première agrégée, la première à avoir un doctorat, la première à enseigner dans des universités françaises et étrangères, la première à fonder un cours d’histoire des femmes, le troisième en France après Paris VII et Toulouse », a énuméré l’historienne Nicole Pellegrin, pour inviter chacune à décliner « ses premières ». Féministe de la première heure, convaincue que le combat pour l’égalité homme-femme passe par la pensée et par l’action, Nicole Pellegrin s’est réjouie de constater qu'aujourd'hui « l’Etat français institutionnalise des initiatives éparpillées et courageuses ». Elle a ensuite invité tout un chacun et chacune à se pencher sur les auteures poitevines qui, « dès le très Haut Moyen Age, ont aidé à penser une véritable mémoire des femmes comme autre chose que des mères, grand-mères ou petites mains de nombreux corps de métiers ». A l'instar d'André Léo (le pseudo de Léodile Béra), essayiste et romancière de Lusignan, ou encore de Fortunée Briquet qui, dans un ouvrage datant de 1804, a répertorié 564 femmes de lettres… restées étrangement dans l’ombre et dans l’oubli ! Cette mise à l’honneur des « femmes qui ont brisé le plafond de verre » méritait bien une photo souvenir dans laquelle est venu se placer le préfet... au centre. Comme l’a souligné Catherine Rannoux, en charge de l’égalité entre les hommes et les femmes à l’université, « on avance ». Mais doucement…
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