Menacé d'expulsion, le jeune Ousmane obtient un récepissé et un emploi
Romain Mudrak

Le7.info

Menacé d'expulsion depuis un an et demi, Ousmane vient enfin de décrocher un récepissé de titre de séjour de six mois de la part de la préfecture de la Vienne. Il va pouvoir occuper dès lundi le poste qui l'attend depuis septembre 2020 au centre de tri de Poitiers. Ousmane, aujourd'hui âgé de 22 ans, est un jeune Guinéen arrivé à l’âge de 15 ans, avec un visa « pour intégrer le centre de formation d’un club de football ». Arnaqué par son passeur, il est allé de désillusions en désillusions. Seul et sans argent, il a appris le français et s'est progressivement fait une place à Poitiers. Titulaire d'un CAP de maçon spécialité béton armé, Ousmane a été contraint de laisser filer un premier poste, déjà à cause d'un titre de séjour contesté. Quelques mois plus tard, après avoir réglé ce problème, il a intégré le centre de tri de Poitiers géré par Suez. Mais rebelote. Impossible d'accepter le CDI qui lui tend les bras. En septembre 2020, la cour administrative d’appel de Bordeaux a annulé son premier titre de séjour et lui a délivré une obligation de quitter le territoire. Cette nouvelle décision de la préfecture lui offre une période de répit. "Je me suis accroché jusque-là, aujourd'hui je suis bien dans ma peau", indique-t-il. "Ousmane va pouvoir nous rejoindre, travailler en toute légalité et retrouver des conditions de vie humaines", ajoute Aurélien Chauveur, le directeur du centre de tri, très content de ce dénouement. Dans les premiers mois, Ousmane avait pu compter sur la solidarité de ses collègues qui lui avaient fourni des produits alimentaires et une cagnotte lui était dédiée au sein de l'entreprise. Ensuite, d'autres associations, dont la communauté des Guinéens de Poitiers, ont pris le relais. Le centre de tri lui a proposé un CDD de six mois, correspondant à la durée du récepissé. Mais fin mars, une autre décision de la cour administrative d'appel de Bordeaux pourrait l'autoriser à rester définitivement en France. Et ainsi lui permettre de se construire un avenir ici.

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