Le Toit du Monde, 
40 ans de solidarité

Le centre social interculturel a vu le jour en avril 1982. Quarante ans plus tard, Le Toit du Monde reste fidèle à ses valeurs : l’ouverture aux autres sous toutes ses formes. Les prochaines semaines s’annoncent festives.

Arnault Varanne

Le7.info

Antare Mlatame a 44 ans, il est médiateur social chargé de l’apprentissage de la langue française au Toit du Monde. Mais lorsque le Comorien est arrivé à Poitiers, en janvier 2016, pour rendre visite à sa mère, il était loin de penser que son parcours d’intégration l’amènerait à travailler pour l’association qui l’a accueilli comme bénéficiaire, puis bénévole dans les ateliers sociolinguistiques. « Il fallait que j’améliore mon niveau de français pour parler avec les autres. J’ai reçu ici beaucoup de confiance, on m’a écouté. » L’histoire est belle car le technicien informatique de formation, aujourd’hui de l’autre côté du miroir, s’efforce de faciliter l’intégration de ses contemporains. « La langue est la clé de tout ! »


A l’heure de souffler ses quarante bougies -fait le 8 avril-, le centre social interculturel de la rue des Trois-Rois peut être fier du travail accompli, notamment autour de Georges Charbonnier. De la main tendue aux immigrés portugais, algériens et marocains (4 000 
au départ) à l’accompagnement des bénéficiaires d’autres continents, l’association conserve sa colonne vertébrale : l’accueil, la rencontre interculturelle, la lutte contre les discriminations et les préjugés et, aussi, l’accès aux droits, incontournable en 2022. Une exposition photos, au rez-de-chaussée retrace d’ailleurs les grandes étapes de construction « physique » du Toit du Monde, avec beaucoup de bénévoles sur le chantier de l’immeuble en ruine. Qui sera plus tard inauguré par François Mitterrand en personne. 


Un fllm diffusé au Palais

C’est un joli résumé de ce qu’est la structure, bâtie pierre après pierre au fil des années. En plus de sa vingtaine de salariés, sa centaine de bénévoles et de son restaurant social (jusqu’à 120 repas par jour), Le Toit du Monde rayonne tous azimuts dans la ville. « Nous avons été moteurs, résume Isabelle Lucas, mais beaucoup d’association se sont créées depuis, comme Welcome, 100 pour 1, Min’de rien... » L’animatrice socioculturelle parle d’expérience puisqu’elle est arrivée en 2005. Des anecdotes, sa collègue Christine Dégéa-Kolpak et elle-même en ont accumulées au gré des très nombreuses rencontres. « Entendre une femme dire qu’elle se sent ici comme dans sa famille, ça fait plaisir », sourient les deux salariées. 


Alors forcément, l’édition 2022 du Monde en fête en mai (21 et 22 mai au moulin de Chasseigne), a fortiori après deux ans de pandémie qui ont limité les contacts, aura une saveur particulière. « Cet anniversaire, on le fête depuis février ! », reprennent les deux animatrices. Dans le copieux programme des festivités, deux événements retiennent l’attention. Les 13 et 14 mai, la Maison des sciences de l’homme et de la société, sur le campus, accueillera deux journées d’études sur la « migration positive ». Et du 17 au 20, Le Toit du Monde s’offrira carrément Le Palais, en centre-ville de Poitiers, avec le mardi 17, à 18h15, la projection d’un film sur les 20 dernières années du centre social interculturel. Le réalisateur Julien Stoll donne la parole à des bénéficiaires, des bénévoles, des salariés... 


Retrouvez le programme d’animations sur toitdumonde.centre-sociaux.fr. 


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