Initiative Développement, une ONG tout terrain

Créée en 1994, Initiative Développement poursuit ses missions en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes. L’ONG poitevine intervient au total dans huit pays où elle s’attache à accompagner les stratégies locales.

Claire Brugier

Le7.info

Le changement de direction à la tête d’Initiative Développement, avec l’arrivée le 
1er juin dernier de Pierre Lecomte, s’est fait dans la continuité. Depuis plus d’un quart de siècle, l’ADN de l’ONG poitevine reste inchangé : « Accompagner les dynamiques de territoires et les acteurs qui les portent », rappelle sa présidente Marie Pluzanski. Où ? Essentiellement en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes. Comment ? Grâce à des outils qu’ID a élaborés et éprouvés de longue date, comme l’« approche orientée changement » (AOC), afin d’encourager le pouvoir d’agir des sociétés civiles. 
« ID développe une stratégie d’appui pour permettre à des personnes de la société civile ou à des groupes organisés (associations, communes…) d’élaborer eux-mêmes leurs stratégies, explique Marie Pluzanski. Nous ne travaillons pas avec eux mais nous les accompagnons dans leur cheminement en partant de leurs contraintes locales, qu’elles soient religieuses, culturelles, liées aux traditions... »

Les actions requièrent entre six et dix ans en moyenne. L’ancrage territorial est primordial quel que soit le projet, qu’il porte sur l’eau et l’assainissement comme à Moundou (Tchad) ou au Mono (Bénin), sur l’implication des acteurs locaux (Haïti, Sénégal…), sur le développement de filières de distillation durables et respectueuses de l’environnement (le girofle à Madagascar, l’ilang-ilang aux Comores…), sur la scolarisation des filles au Sahel...

Nzela parmi d’autres

Au Congo-Brazzaville, le projet Nzela a pour ambition de rééquilibrer les relations interethniques « entre les populations bantous et les autochtones, les akas, qui sont en condition de servage, explique Alexis Bourges, directeur pays. Une étude de territoire importante, menée par des collèges et des socio-anthropologues, a confirmé que la relation n’était satisfaisante ni pour les uns ni pour les autres. Qu’elle se reproduisait sans réflexion. Pour l’améliorer, nous mettons en place des approches de sensibilisation avec les publics cibles, les communautés elles-mêmes mais aussi les autorités locales, les écoles… La mission comprend aussi la valorisation d’activités rémunératrices (artisanat, maraîchage, apiculture…), la mise en place d’un fonds d’urgence pour les victimes de discriminations (viol, grande maltraitance…), et aussi un volet plaidoyer en direction des autorités locales ou nationales. »

ID a élargi ces dernières années sa zone d’action, notamment vers le Sénégal, le Bénin et le Burkina-Faso avec, partout, une attention croissante aux problématiques de changement climatique et de préservation des ressources dont dépend la sécurité alimentaire des populations.

DR

À lire aussi ...