Un Novembre sobrement dramatique

Dans Novembre, Cédric Jimenez s’inspire une fois de plus de faits réels. Et pas des moindres : les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Le défi était périlleux, réalisateur le relève sans esbrouffe.

Claire Brugier

Le7.info

Novembre 2015. Le mois d’attentats meurtriers, au Stade de France, sur des terrasses parisiennes des Xe et XIe arrondissements et au Bataclan. L’histoire, tout un chacun la connaît et, s’il était besoin, le procès qui s’est clos en juin l’a ravivée sous la forme d’images, de sons, de paroles de victimes, d’avocats…. Que dire de plus ? Que le sujet est ultra-sensible, voire cinématographiquement périlleux ? Cédric Jimenez, le réalisateur de La French et plus récemment de Bac nord, n’a pourtant pas résisté au réalisme du scénario d’Olivier Demangel. Novembre, son dernier long-métrage, s’inscrit dans les cinq jours qui ont suivi la tragédie, mais côté enquête, dans l’envers du décor. En témoignent les première images tournées… à Athènes.

Ensuite ? Des téléphones anonymes se mettent à sonner, les acronymes fusent (DCSP, DGSI, BRF, BSPP…), des protagonistes non identifiés prennent la parole. Chacun semble dans son rôle mais quel est-il ? La réponse importe peu, écrasée par l’agitation ambiante. La caméra, volontairement imprécise, sans souci -apparent- ni du beau, ni du net, ni du bien-cadré, apporte une vraie sobriété au récit, comme la très discrète bande-son. Et même si l’on sent Jean Dujardin (Fred) parfois tenté de surjouer la gravité dans son costume de commissaire de la brigade anti-terroriste, les comédiens se mettent humblement au service d’une histoire qui n’a pas besoin d’exhausteur d’intensité.

En moins de deux heures, sans jamais perdre le spectateur, Cédric Jimenez réussit le tour de force de montrer les filatures, les interrogatoires, la prison, les témoins blessés à l’hôpital, les injonctions de la communication politique, l’épuisement des équipes policières… Mais il n’est jamais meilleur que lorsqu’il fait monter la tension, dans des scènes d’assaut en temps réel. Quant au final, on se serait bien passé des mots de Fred. Le message, bien que fort, sonne fade après le tourbillon des images.
 

 

 

 

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