La FDJ-Suez-Futuroscope redouble d’ambition

En 2022, la FDJ-Suez-Futuroscope a vécu la saison la plus prolifique de son histoire. Son manager Stephen Delcourt entend bien rester à ce niveau la saison prochaine, tout en poursuivant la structuration de l’équipe basée dans la Vienne.

Steve Henot

Le7.info

Au 1er janvier, il faudra l’appeler FDJ-Suez. En 2023, la Région Nouvelle-Aquitaine et le Futuroscope ne seront plus les sponsors maillot de l’équipe cycliste féminine basée à Jaunay-Marigny. Ils restent néanmoins partenaires, parmi d’autres mécènes locaux qui représentent un peu plus de 20% du budget de l’équipe, 2,5M€ en 2022. « La signature de Suez (officialisée le 20 juin, ndlr) nous a permis de renouveler beaucoup de contrats et de passer les prochaines étapes de développement, rappelle Stephen Delcourt. Aujourd’hui, le plus dur est de rester tout en haut. »


Car pour sa troisième saison dans l’élite mondiale, la formation cycliste sort de sa saison « la plus accomplie sportivement », 
de mémoire de manager. Les chiffres ne trompent pas : 
l’équipe née dans la Vienne a glané 17 victoires (8 en World Tour), 75 podiums et 160 Top 10. « On a remporté l’Amstel Gold Race, la Flèche wallonne, fait un podium (2e) au Giro… Sur les gros objectifs, on ne s’est pas raté, analyse Stephen Delcourt. Et nous avons gagné avec huit filles différentes, sur un effectif de quatorze coureuses. (…) On a été régulier de février à octobre, on a gagné tous les mois. » Dont une étape du Tour de France féminin, avec Cecilie Uttrup Ludwig, point d’orgue de la saison. La FDJ-Suez-Futuroscope termine 4e des classements UCI et du Women’s World Tour. Historique. Seul point noir : la perte du maillot tricolore au championnat de France.


Extension 
du service course

Les leaders annoncées de l’équipe ont aussi répondu aux attentes : Cecilie Uttrup Ludwig termine 9e mondiale, Marta Cavalli 10e et Grace Brown 11e. Elles s’inscrivent dans la durée après avoir prolongé leur contrat jusqu’en 2024. « On se fait attaquer fortement, on est une équipe qui dérange », constate Stephen Delcourt, pas peu fier de voir « un travail de fond qui paye depuis 2020 ». Le départ de Brodie Chapman (Trek-Segafredo) est compensé par l’arrivée de deux coureuses prometteuses : la Française Gladys Verhulst, « une hargneuse, agressive sur le vélo », 
et la Néerlandaise Loes Adegeest, championne du monde de Zwift. « En venant signer son contrat, elle était comme un enfant devant un magasin de jouets. On a la chance d’avoir une équipe qui fait rêver. »


Avec l’augmentation constante des moyens en World Tour -entre +20 et +30% par an-, le manager prévoit un budget 2023 en hausse (3M€, 7e ou 8e du peloton), mais veut rester très vigilant. « Le budget prévisionnel 2022 n’a pas été respecté. Nous sommes touchés par l’inflation, avec la hausse des carburants, des billets d’avion… » Parmi les projets à venir, une extension du service course de 30% de sa surface actuelle est espérée pour le second semestre 2023. A plus long terme, Stephen Delcourt aimerait également investir dans un centre de formation, antichambre de l’équipe pro. Pour continuer à accompagner le développement du cyclisme féminin en France.

DR - A.S.O./Thomas Maheux

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