Un saut vers le Canada

Le Regard de la semaine est signé Théophanie Le Dez.

Le7.info

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Au début du mois, je me suis envolée à plus de 
4 841 kilomètres de Poitiers vers un nouveau continent, une nouvelle ville : Moncton, dans la province du Nouveau-Brunswick, au Canada. Une contrée éloignée et pourtant très proche du département de la Vienne et de la France en général. Pour commencer, Moncton est la première ville bilingue du Canada.

On y parle aussi bien l’anglais que le français, ou plutôt le 
« chiac », du français mélangé à de l’anglais. Un langage typique d’une région atypique, Moncton faisant partie de l’Acadie, une nation sans reconnaissance explicite, mais dont l’histoire dépasse les frontières canadiennes. Colonie de la Nouvelle-France fondée en 1604, l’Acadie s’est construite sur les districts des Micmacs, peuple autochtone de la côte nord-est d’Amérique. Elle fut peuplée par les habitants de l’Ouest de la France, et notamment des habitants du Poitou. Depuis, des liens forts unissent les deux territoires : la convention entre la Vienne et le Nouveau-Brunswick de 1983 d’une part, mais également l’ensemble des sites culturels bien connus des lecteurs du 7 comme l’abbaye de l’Étoile, la ferme acadienne d’Archigny, la Chaussée… L’université de Moncton est l’un des symboles de ce patrimoine. Elle est la plus grande université francophone canadienne à l’extérieur du Québec et dispense des cours tels que « sociologie de l’Acadie », ou des séminaires sur l’Acadie contemporaine.

Cette région pleine d’histoire est devenue mon chez-moi pour les cinq prochains mois. Dès les premiers jours, j’ai été bouleversée par l’important choc culturel et spatio-temporel. Tout est différent. Ici, pas de vouvoiement, pas de maisons en brique, pas de soleil ou de chaleur. Les tempêtes de neige, les « tips » qui s’ajoutent au prix des courses, les cinq heures de décalage horaire, les paysages sublimes, entre couches de poudreuse épaisse et rivières gelées, rythment ma nouvelle vie. Cependant, au-delà de tous ces changements, une chose surpasse le reste : la gentillesse, l’intégration immédiate et l’accueil chaleureux offerts par les Canadiens envers tous les nouveaux arrivants internationaux. Si je pouvais décrire Moncton en un mot, ce serait partage. Chaque interaction est source d’apprentissage, la volonté de partager et d’apprendre à l’autre s’impose dans le moindre domaine. C’est donc avec impatience que j’attends de voir ce que ce pays va m’offrir pour les mois à venir.

CV express
Native de Poitiers, je suis aujourd’hui étudiante en lettres-sciences politiques. Ayant fait un stage à la rédaction du 7, je suis plus qu’heu- reuse d’apporter ma pierre à l’édifice et d’évoluer dans le journalisme. J’espère vous faire voyager avec moi, notamment lors de mon Erasmus au Canada !

J'aime : le sport sous toutes ses formes, les documentaires de décryptage, la librairie Mollat à Bordeaux, voyager, la géopolitique.

J’aime pas : les opportunistes, faire la cuisine, la pression des examens, les blessures, les climatosceptiques.

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