Née des cendres du
Plan B, dans le quartier de la gare, à Poitiers, la Locomotive a attiré une foule de curieux lors de son inauguration, le 28 janvier. A la fois bar-restaurant et espace culturel et associatif, la structure se veut un lieu de rencontre unique.
Dans les rangs, l’euphorie n’est pas complètement retombée. Le 28 janvier, l’équipe de la Locomotive a vécu une ouverture tonitruante, accueillant pas moins de 1 000 curieux tout au long de la journée. « L’agent de sécurité n’avait pas vu ça depuis un concert de la Fonky Family en 1998 au Confort moderne, sourit Etienne Réau, co-fondateur de la Boîte à outils et sociétaire de la Locomotive. Des gens ont attendu jusqu’à 1h45 dehors avant de pouvoir rentrer et découvrir les lieux ! »
Propriété de la Ville de Poitiers, le bâtiment du 32, boulevard du Grand-Cerf retrouve des couleurs après la fermeture du Plan B, « bar culturel et solidaire » qui était réputé pour sa programmation musicale. Des cinq projets de reprise soumis en 2019 à la municipalité, c’est celui de la Locomotive qui l’a emporté. Son ambition ? La création d’un nouveau tiers-lieu, à la fois bar-restaurant et espace culturel et associatif.
Une structure autonome
L’équipe de la Locomotive s’est constituée sous le statut de « société coopérative à intérêts collectifs » (Scic). Salariés, clients, contributeurs… Toutes les parties prenantes partagent la gouvernance de l’établissement. « On décide tout ensemble », souligne Félix Mouton. La structure compte actuellement dix-sept sociétaires qui, outre une subvention d’investissement de Poitiers et Grand Poitiers, ont investi sur leurs fonds propres pour réaliser les travaux de réaménagement (300 000€). « On a tous vidé nos poches. »
Agrandis et répondant aux normes ERP, les locaux de 411m2 abritent une salle de danse, un studio de musique pour des sessions d’enregistrement et des concerts intimistes, ainsi qu’un atelier dédié aux arts manuels. « On est en train de fédérer les associations pour ensuite leur passer la main, explique Félix Mouton. Les activités associatives débuteront en mars. » Elles seront financées grâce à l’espace bar-restauration, sur place ou à emporter. « On a toujours promis l’autonomie financière et nous sommes bien partis pour nous y tenir. »
L’équipe de la Locomotive (neuf salariés) aimerait livrer des repas dans les bureaux du quartier de la gare. Ambitieuse, elle envisage également des « alliances » avec diverses structures hors de Poitiers et, d’ailleurs, croule déjà sous les propositions. « On a de très belles perspectives, se réjouit Etienne Réau. On voulait voir ce qu’il se passe quand on mélange des personnes d’horizons divers. L’inauguration a été une expérience intéressante pour les artistes et le public, une validation incroyable de notre projet. » Ne reste plus qu’à transformer l’essai.
DR