La maison connectée en transition

Le marché de la domotique s’est largement démocratisé ces dernières années, mais le ralentissement des transactions immobilières et l’inflation font peser des menaces sur ce secteur en croissance.

Arnault Varanne

Le7.info

« A l’époque, c’était l’avenir ! » 
Julien Roy se souvient parfaitement de ses débuts comme électricien, en 2009 à Poitiers. L’artisan a tout de suite misé sur la domotique comme un segment de développement à part entière. Et, de fait, le professionnel a accompagné la mode qui consistait à « piloter sa maison depuis son smartphone ». Derrière le côté « un peu gadget », 
Julien Roy perçoit pourtant des applications très utiles, comme la possibilité de couper les ondes du circuit électrique la nuit pour des clients hypersensibles. « Quand je parle de domotique, je parle d’abord d’un vrai système de câblage avec un serveur dédié », prolonge-t-il. Aujourd’hui, la donne a changé car tous les objets connectés de la maison permettent un pilotage à distance en Wifi, grâce à la Box, une autre solution... 
« Que ce soit pour des économies d’énergie ou la sécurité, la détection incendie ou le confort, tous les objets se sont simplifiés et sont devenus accessibles aux particuliers », témoigne Mohamed Oushil, conseiller clientèle chez Leroy Merlin.

Une forme d’attentisme

Au-delà d’applications plus 
« futiles », la maison connectée recèle des avantages. « L’un de mes clients a par exemple gagné 500€ par an sur sa facture de chauffage en optimisant le pilotage de son système », renchérit le patron de Design Elec. Les économies d’énergie et la sécurité restent au passage les deux principales motivations des particuliers. Des stations météo à proximité des volants roulants au sud permettent, par exemple, de gérer leur ouverture... et donc les déperditions ou gains de chaleur. La bonne nouvelle dans le secteur, c’est évidemment l’interopérabilité (cf. page 12) entre les Google Home, Alexia d’Amazon, les fabricants Hager, Somfy...

Voilà pour le côté pile. Côté face, le marché de smart home (2Md€ par an en France) fait face, d’après le cabinet Xerfi, à un double défi. Malgré sa croissance, estimée à 1,5% par an, le secteur serait victime du ralentissement du marché de l’immobilier, de l’inflation et, plus largement, de la crise du logement. Selon le site monimmeuble.com, les ventes d’objets connectés auraient ainsi reculé de 2% l’année dernière. « Les ruptures d’approvisionnement en composants électroniques à travers le monde ont limité les ventes », assure aussi le média spécialisé. Julien Roy constate sur le terrain une forme d’attentisme, sauf du côté des technophiles. « La crise des composants a joué sur les prix », 
confirme Mohamed Oushil.

À lire aussi ...