Avant-après : il fallait reconnaître la rue Victor-Hugo, à Poitiers
Arnault Varanne

Le7.info

Notre photographe Francis Joulin vous donne quelques explications au sujet de la rubrique « avant-après » publiée dans le numéro 637 du 7...

Cette carte postale ancienne est intitulée : « POITIERS - La rue Victor Hugo ». Elle a précisément 110 ans (écrite et postée le 14 janvier 1914). La vue a été prise dans la rue Victor Hugo -entre l’actuel lycée Victor Hugo et la rue Charles Gide-qui débouche sur la place d’Armes, devenue par la suite place du Maréchal- Leclerc.

Au fond, l’hôtel de Ville, bâti de 1869 à 1874 pour le gros œuvre, d’une architecture conçue sous le Second Empire. Mais le tout fut terminé bien après. La décoration intérieure se poursuivit jusque vers 1890. Cette rue Victor Hugo, comme la plupart des rues de Poitiers, a changé plusieurs fois de nom, selon les circonstances politiques. Elle s’appela tout d'abord « La Rue Impériale », aménagée entre 1864 et 1868 pour relier la préfecture et l’hôtel de Ville. En 1870, à la chute du Second Empire, elle fut baptisée « rue Nationale », puis l’année suivante, en 1871, « rue du Quatre Septembre », en l’honneur de la proclamation de la République. Puis en 1875, « rue de la Préfecture » et, enfin, en 1875 «  rue Victor Hugo » pour célébrer non seulement un grand poète de « la Légende des Siècles » mais aussi un grand républicain qui avait été exilé par Napoléon III.

Plus en avant, sur la gauche, se trouvaient à cette époque « Les Grands Magasins des Galeries Lafayette » (inscription sur la façade), transformés à plusieurs reprises. On se souvient notamment du magasin « Le Printemps » détruit par un incendie dans la nuit du 31 mai 1961. Débouchant sur la place d’Armes, « la Pharmacie Centrale », aujourd’hui disparue.

Toujours à gauche, avant « Les Grands Magasins », le seul bâtiment n’ayant pas connu de transformation, reste « le Musée de Chièvres ». Un portail, « La Porte des Augustins », ouvre sur le jardin de cette demeure-musée léguée à la Société des Antiquaires de l’Ouest par M. Rupert de Chièvres. Ce musée, ouvert au public, est géré par le musée Sainte-Croix. On peut y voir des porcelaines de Sèvres, de Chine, de Saxe, du Japon, une collection d’émaux anciens, de nombreuses faïences, des meubles de différentes époques et une multitude d’objets en céramique, ivoire, des armes, des tapisseries…

Sur la droite de la carte, au premier plan- on distingue l’inscription sur la bande blanche de la façade- se trouvait la carrosserie de M. Edouard Briault. Actuellement, les locaux sont occupés par un établissement du Crédit Agricole et, plus en avant encore, un pressing. Toujours sur la droite, après la rue Charles-Gide, en direction de la place d’Armes, on trouvait un café, un magasin de nouveautés et de confections, le Crédit Lyonnais, un marchand de journaux et un café-restaurant (Gaillard).

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