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Manager général de l’Alterna Stade poitevin volley ball depuis janvier, Cédric Enard s’apprête à participer à la VNL comme sélectionneur de la Turquie. Pas de quoi le détourner d’un objectif : faire de Poitiers une référence sur le plan français, tout en réclamant un peu de patience.
Quel bilan faites-vous de vos premiers mois à l’Alterna SPVB ?
« J’ai beaucoup observé la manière dont le club fonctionnait, en me mettant un peu en retrait de l’équipe première pour préserver les joueurs des atermoiements. Ces premiers mois m’ont permis de faire connaissance avec l’ensemble des salariés, des partenaires... La nouvelle équipe dirigeante a sauvé le club et nous avons la chance d’avoir un partenaire comme Alterna engagé au moins jusqu’en 2028. »
Quels sont vos objectifs
à moyen terme ?
« Nous avons beaucoup d’idées sur la manière de structurer le club. On parle toujours plus facilement de l’équipe première mais un club, c’est un tout, avec un centre de formation à reprendre. Ce doit être une force. A une époque, Poitiers avait l’un des meilleurs de France. »
Comment s’articule
le travail avec Dan Lewis(*) ?
« Nous nous appelons quotidiennement puisqu’il est encore sous contrat avec la fédération canadienne. Nous croisons nos infos sur les joueurs, chacun apporte ses idées sur les profils recherchés. Je m’occupe de la relation avec les agents. Et une fois qu’on a les noms et les prix, on effectue un gros travail de scouting et d’analyse. »
Simon Gill, Chris Byam, Thomas Pujol… Vous recrutez beaucoup de jeunes joueurs à fort potentiel pour plusieurs saisons. A quelle stratégie cela correspond-il ?
« L’objectif est de remettre Poitiers dans le centre d’intérêt des jeunes joueurs français. Le choix de Dan n’est pas anodin, c’est un formateur qui connaît le très haut niveau. Beaucoup de clubs voulaient recruter Simon (Gill) et Thomas (Pujol). Pour Thomas, je me suis déplacé au CNVB (à Montpellier, ndlr) et Marc (Francastel, ancien entraîneur de Poitiers et depuis 2007 du CNVB, ndlr) m’a dit qu’il était content de revoir Poitiers ici. Beaucoup de gens avaient aussi du mal à s’identifier à une équipe qui change tous les ans. Là, nous repartons sur un nouveau cycle. Il nous reste à recruter un central et un deuxième libéro (le pointu Dusan Nikolic a signé vendredi pour trois ans, ndlr). »
Est-ce à dire que les résultats sportifs ne seront pas la priorité ?
« Nous sommes sur une vision à beaucoup plus long terme que 2024-2025. Il faut que Poitiers redevienne une référence du monde professionnel. Il y a déjà pas mal de signaux intéressants. Au niveau sportif, on est tous ambitieux et ce sera génial si l’on arrive à allier structuration et résultats, mais il y a des priorités. »
A titre personnel, vous avez choisi de prendre la tête de la Turquie. L’envie de coacher était plus forte ?
« J’étais encore sous contrat avec la Croatie et ce n’était pas prévu que j’embarque dès le
1er janvier 2024 avec Poitiers. J’aurais dû être avec la Croatie cet été, mais la fédération turque a demandé à racheter mon contrat. C’est l’opportunité pour moi de jouer la VNL, à Antalya en plus (la Turquie affronte la France ce samedi, ndlr). C’est un plus aussi pour le club car je croise beaucoup d’agents et de joueurs sur une telle compétition. On a une chance infime de se qualifier pour les JO mais au-delà il faut surtout préparer les qualifications pour l’Euro 2026. »
A votre avis, l’équipe de France peut-elle conserver son titre olympique à Paris ?
« Le tournoi va être super relevé. On a toutes nos chances sachant que l’équipe n’a pas trop bougé et que certains sont conscients que ce sera peut-être leur dernière compétition internationale. J’y crois ! »
(*)L’entraîneur canadien de l’Alterna SPVB arrivera à Poitiers fin juillet, une semaine avant la reprise du groupe.
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