Olivier Pouvreau vous embarque cette saison au plus près du vivant, dans un univers qu’il affectionne tant.
Prendre faune et flore en photo et diffuser ses clichés sur les réseaux sociaux, co-animer un blog botanico-entomologique, écrire des billets (comme celui-ci) ou des articles sur les insectes, participer à une émission de radio sur les papillons, animer des présentations publiques sur l’histoire de l’entomologie ou des sorties de terrain… Mes activités naturalistes sont sans méthode, sans stratégie mais elles sont (en partie) entendues personnellement comme de modestes engagements publics, des témoignages publicisés du monde vivant. Je me demande souvent si l’utilisation de différents canaux d’expression finit par toucher quelque instance décisionnaire, par atteindre des sphères de pouvoir en tant qu’elles décident des aménagements et orientations foncières du territoire. Un texte ou une photo postés sur les réseaux sociaux séduisent-ils l’élu, l’ingénieur, l’aménageur ? Participent-ils plus largement à déconstruire les mythes négatifs que l’opinion porte à la nature ? S’il est difficile d’en savoir quelque chose, je postule néanmoins qu’ils forment ce que l’on peut appeler des « potentiels de charme », des puissances susceptibles de toucher la corde sensible de ceux qui les reçoivent. S’ils réussissent, alors animaux et plantes -politiquement silencieux- auront été mis « en voix »
et j’aurai agi tel un étrange avocat : celui qui plaide pour les muets.