Ségolène Royal ne cache plus ses doutes sur les possibilités de reprise de l'activité d'Heuliez. Faute de candidat sérieux d'ici le 18 septembre, le tribunal de commerce devrait placer l'entreprise en liquidation judiciaire. Toutefois, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes a décidé cet après-midi d'anticiper cette situation. Elle a soumis au vote de l'assemblée une délibération prévoyant la création d'une Société d'économie mixte, qui reprendrait les actifs industriels d'Heuliez, dans l'attente d'un gros contrat annoncé par Volkswagen à l'horizon de juin 2014. « Cette société aura vocation à maintenir l'équipement industriel en bon état de fonctionnement et d'assurer la production des pièces pour les clients actuels », explique l'intéressée. D'autre part, il s'agira aussi d'éviter l'achat des machines par un concurrent.
A travers le vote d'aujourd'hui, les élus régionaux ont débloqué 650 000€ pour entrer majoritairement au capital de cette SEM. Parallèlement, Ségolène Royal a affirmé négocier personnellement avec un industriel espagnol, bien connu de Volkswagen, pour qu'il intègre le tour de table. Sans qu'il ait donné son accord pour le moment. Dans tous les cas, un ou plusieurs partenaires privés devra détenir 15 % du capital. C'est la règle.
Malgré les ambitions de la Région, tout reste à faire. Olivier Chartier a dénoncé une « fuite en avant » de Ségolène Royal sur ce dossier qui est son « cheval de bataille » : « La stratégie de la Région sur Heuliez suscite des interrogations que nous avons soulevées au cours de ces dernières années. Pour moi, la confiance dans le management régional est rompue », a-t-il conclu. Avant de s'abstenir comme une bonne partie de l'opposition, à l'exception de Xavier Argenton, maire de Parthenay et Philippe Mouiller, maire de Moncoutant.
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