Force reste à la droite

Le basculement tant espéré par l’opposition de Gauche n’aura finalement pas lieu. La majorité du président Bertaud a conservé ses sièges, en ajoutant même un, celui de Civray, à son tableau de chasse.

Nicolas Boursier

Le7.info

La pause cigarette est la bienvenue. C’est la meilleure. Celle du soulagement. Il est à peine 19h30. Les résultats officiels ne sont pas encore tombés. Mais Claude Bertaud sait que la partie est gagnée. « C’est d’autant plus satisfaisant qu’on avait prévu un combat difficile, susurre-t-il. Il l’a été. Jusqu’au bout. »

L’actuel président du Département pointe notamment du doigt le passage aux forceps de son ami André Sénécheau, réélu avec soixante-cinq voix d’écart dans son fief de Couhé. Ou encore celui du défenseur du titre à Moncontour, Edouard Renaud, victorieux au bout du suspense du « sans étiquette » Initiative et Progrès Christian Moreau (51,5%).
Pour accompagner sa « victoire », la Droite départementale s’offre même un petit plaisir : la récupération du canton de Civray, après sept ans de propriété socialiste.

« Le travail de Jean-Olivier Geoffroy, candidat malheureux en 2004, est le fruit d’un formidable travail de terrain, jubile Claude Bertaud. Ce siège pris à l'adversaire ajoute à notre bonheur. » Et au désarroi de la Gauche, à peine rassérénée par le maintien de Martine Gaboreau aux commandes de Poitiers IV et du succès probant de Christian Michaud face au FN Eric Audebert à Châtellerault Sud. « Pour le reste, c’est vrai, nous sommes très déçus, éclaire Gérard Barc, le leader du groupe à l’assemblée départementale. Avec à peine 8% de participation à 12h, nous savions que les jeux étaient faits. Comme à l’échelon national, le mécontentement général des électeurs s’est reporté sur l’abstentionnisme. C’est dommage. »
 

Un "Initiative et progrès" dans l'exécutif ?

Gérard Barc l’avoue. Il continuera, jusqu’à jeudi, jour de l’élection du président du Conseil général, et au-delà, de faire valoir son rôle de leader de l’opposition. « Avec un siège en moins, je ne me fais pas trop d’illusions sur ma propre élection », regrette-t-il.

L’horizon de Claude Bertaud semble beaucoup plus dégagé. Avec dix-huit conseillers contre dix-sept il y une semaine, la majorité départementale peut « voir venir ». Surtout si, comme le laisse entendre le président, de sérieuses négociations sont menées avec « le club des dissidents » d’Initiative et Progrès. « Nous les rencontrons tous les trois dès ce lundi », prévient Claude Bertaud. Pour quoi faire ? Leur proposer une place dans l’exécutif ? Voilà qui est quasiment acquis !

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