Il avait brillé à Lawson-
Body avant de s’envoler pour la Corée du Sud. De retour après cette parenthèse asiatique, Dusan Nikolic, meilleur marqueur poitevin de l’intersaison 2024-2025, évoque son été avec la sélection nationale et ses ambitions retrouvées.
Vous sortez d’un été marqué par votre première titularisation en équipe nationale. Comment avez-vous vécu ce moment ?
« C’est un immense honneur de représenter son pays dans une compétition internationale. La sensation est unique, indescriptible même. A ce jour, c’est sans doute ma plus grande fierté. Collectivement, c’est vrai que nous espérions aller plus loin(1). Être éliminés avant les quarts de finale du Mondial a été une déception. Mais affronter des nations comme l’Italie ou le Japon, c’était très enrichissant. »
Comment s’est passée votre reprise après cette longue saison ?
« Je me suis entraîné avec la sélection jusqu’à fin septembre. Depuis, je me concentre sur la récupération avant la reprise du championnat. L’idée est de revenir progressivement à 100%(2). J’ai aussi besoin de retrouver mes repères avec l’équipe : les systèmes de jeu, les automatismes. L’effectif a beaucoup évolué. »
Vous avez joué en Corée du Sud la saison dernière. Que retenez-vous de cette expérience ?
« Honnêtement, cela n’a pas été simple. Sur le plan sportif, c’était très intéressant : l’intensité, la qualité des entraînements. Mais en dehors du terrain, ça a été plus compliqué. La culture est très différente et la barrière de la langue m’a vraiment isolé. Je ne pouvais pas échanger avec mes coéquipiers, ils ne parlaient pas anglais. J’avais un traducteur au bord du terrain pour me transmettre les consignes… Mais avec le recul, c’est une expérience qui m’a fait grandir comme joueur, mais surtout comme personne. »
Qu’est-ce qui vous a convaincu d’y aller malgré tout ?
« C’était une opportunité financière qu’on ne rencontre qu’une fois dans une carrière. Le contrat proposé était exceptionnel(3) et je viens d’une famille modeste. Je savais que certains supporters pourraient être surpris, mais c’était un choix réfléchi : je voulais aussi m’assurer la possibilité de revenir à Poitiers si je ne m’épanouissais pas là-bas. »
Dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle saison avec Poitiers ?
« Très heureux, tout simplement. Retrouver le club, la ville, les supporters…, c’est comme rentrer à la maison. L’ambiance à Lawson-Body est unique. Quand on joue ici, on sent une vraie communion avec le public. C’est notre septième joueur. J’espère qu’ils feront autant de bruit que l’an passé, et qu’ensemble, on réussira à atteindre les play-offs ».
(1)La Serbie a été battue en huitième de finale des Mondiaux par l’Iran 2-3, le 23 septembre.
(2)Une gêne à la cuisse l’a d’ailleurs empêché de disputer les derniers matchs amicaux.
(3)Cédric Enard, manager général, parle d’un contrat douze fois supérieur.