Vivre en blanches

Coach professionnelle certifiée et enseignante en méditation de pleine conscience, entre autres pour Petit Bambou, Laurence Thomas-Loiseleur vous propose des chroniques résolument apaisantes.

Le7.info

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Aujourd'hui, je voudrais vous partager une histoire qui parle de moi, mais aussi sûrement de vous. C'est lundi matin. Et il faut être un peu partout à la fois : dans la salle de bain avant que quelqu’un d’autre n’en ait besoin, au petit-déjeuner où le thé refroidit, à la cuisine pour préparer la lunchbox de midi, derrière l’ordi pour répondre à un message matinal, au garage pour relancer la chaudière qui s’est éteinte pendant la nuit, sans oublier mon cartable pour le séminaire d’aujourd’hui, ni mes partitions pour la répétition de ce soir… Et dans la précipitation du lundi matin, je marche sur la queue du chat qui, en s’enfuyant, bouscule la chaise, fait tomber le vase sur la table. Lui-même se renverse à son tour sur mon cartable, inondant au passage mon téléphone et mes précieux documents de la journée… Là, c’est certain, je vais être en retard ! Et finalement, j’avais juste besoin d’être stoppée net dans mon élan pour réaliser toute la vacuité de cette agitation. Car dans le fond, est-il absolument nécessaire d'essayer de faire loger un litre et demi dans une bouteille d'un litre… ?


C’est un peu l’histoire de Carine, l'une de mes clientes et amies, stoppée dans sa joyeuse course par un caprice de son ami Achille, le génie taquin de son tendon préféré qui a choisi de lâcher au moment où s'ouvraient de nouveaux marchés, où s'annonçait un bel été de voyages et de randonnée. Immobilisée pour plusieurs mois dans son fauteuil, elle a, par la force des choses, fait l'expérience d'un autre rythme de vie. D’abord, apprendre à tout faire lentement, consciemment, en mode escargot. Vivre en blanches et pas en croches ou en doubles croches. On ne peut tout bonnement pas faire tout ce qui était initialement prévu. A moins d’en confier une partie aux autres… Ceux à la place desquels on a parfois pris l’habitude de faire tant de choses, pour leur faciliter la tâche, et pour nous rassurer sûrement aussi. Faire de la place, s’alléger et renoncer à ce qui n’est pas possible maintenant. Et laisser aussi de la place entre les choses. Se ménager des temps faibles pour préparer les temps forts. Parce que c’est sur le temps faible que le danseur prend son élan, ou que le musicien respire avant de jouer la phrase suivante… Alors, cette semaine, tentez votre chance, et voyez comment il vous est peut-être possible de ralentir le métronome pour vivre en blanches… Très belle journée à vous, et choisissez d’être heureux !

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