La formation relancée

Treize ans après sa fermeture, le centre de formation de l’Alterna Stade poitevin fait son grand retour. Sous la houlette de Rogerio Brizola, le club relance sa filière de jeunes talents.

Pierre Bujeau

Le7.info

C'était une anomalie : voir Poitiers, terre d'éclosion d'Earvin Ngapeth et Antoine Brizard -ils ont débuté au CEP-Saint-Benoît-, privé de centre de formation. Disparu il y a treize ans avec la liquidation du club, la structure vient de rouvrir ses portes sous l’impulsion de Cédric Énard, manager général du club. 
« En arrivant ici, c’était l’un des dossiers prioritaires, confie-t-il. 
Je voulais redonner au club son âme formatrice qui avait disparu. » Mais rebâtir un tel projet n’a pas été simple. « Il a fallu convaincre les partenaires économiques et les collectivités. Nous avons pu compter sur le soutien décisif de Sorégies, qui a largement contribué à la relance du centre. » Proximité avec le campus, section volley au collège et bientôt sport-étude au lycée… Toutes les étoiles sont alignées pour relancer la filière, qui a décroché deux Coupes de France espoirs au début des années 2000. A la baguette du centre de formation ? Un visage bien connu des supporters. Passé par Poitiers en tant que joueur après le dépôt de bilan de 2013, puis entraîneur des amateurs à partir de 2017, l’Argentin connaît mieux que quiconque ce projet. « Avec Julien Gomme, nous avons beaucoup travaillé pour reconstruire la base amateur et relancer la formation, mais ce n’était pas la priorité de l’ancienne direction », 
explique-t-il. Alors quand le projet a refait surface, sa candidature au poste ne s’est pas fait attendre. « Je suis très attaché à cette ville. J’ai toujours cru en ce projet, même quand j’étais à Ajaccio. »


Reconnecter 
le territoire

Si l’ambition est de révéler les futurs talents du volley français, la vocation du centre reste avant tout locale. « Notre politique est de faire grandir le territoire, en travaillant main dans la main avec les clubs voisins. On doit offrir à nos jeunes espoirs un chemin vers le haut niveau sans quitter la région », insiste le manager. En mai dernier, une journée de détection a permis d’identifier plusieurs profils prometteurs, « à la fois physiques et techniques ». Rogerio Brizola a également pu s’appuyer sur des talents poitevins. Parmi eux, Arthur Gomme, fils de l’entraîneur de la N3. « J’ai commencé le volley à 3 ans à Poitiers, raconte-t-il. J’ai gravi toutes les marches du club. Il m’en reste encore une : l’équipe première. C’est une fierté de pouvoir toucher du doigt le haut niveau avec le Stade. » L’espoir fait partie d’un groupe de cinq jeunes 
« conventionnés » avec le club, un statut qui leur permet de s’entraîner régulièrement avec les professionnels et d’être appelés en équipe première, à la demande du coach. En attendant de saisir l’opportunité, ils évolueront en Elite Avenir, championnat composé d’autres centres de formation.

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